Une énorme éruption solaire s'est produite ce jeudi 3 octobre 2024. La plus forte depuis 2017, selon la Nasa. Conséquences du phénomène : des perturbations radio, mais aussi de possibles aurores boréales dans les jours qui viennent.
Une gigantesque éruption solaire s'est produite ce jeudi 3 octobre 2024. "Nous n'avons pas vu d'éruption de classe X9 depuis 2017", a immédiatement indiqué la Nasa, tout en détaillant les effets du phénomène. "Les effets des éruptions se font sentir immédiatement, dans les huit minutes nécessaires à la lumière du Soleil pour atteindre la Terre." Mais quels sont-ils ?
Here’s another view of today’s X9-class solar flare, the most powerful of this solar cycle, featuring two different wavelengths of extreme ultraviolet light captured by NASA’ Solar Dynamics Observatory. 🧐 pic.twitter.com/pgruMrNdjC
— NASA Sun & Space (@NASASun) October 3, 2024
Tempête géomagnétique
"Les éruptions solaires sont de puissantes explosions de radiations. Les radiations nocives d'une éruption ne peuvent pas traverser l'atmosphère terrestre pour affecter physiquement les humains au sol, tient à rassurer la Nasa. Cependant, lorsqu'elles sont suffisamment intenses, elles peuvent perturber l'atmosphère dans la couche où circulent les signaux GPS et de communication."
Peu après cette violente éruption solaire, les communications radio ont ainsi été perturbées dans plusieurs régions du globe. En Afrique, mais également en Europe.
"C'est un phénomène qui a bien bombardé en termes d’émissions de rayons X", confirme Olivier Sanguy, chargé de l'actualité spatiale à la Cité de l'espace à Toulouse.
The primary impact of solar flares is disruption to radio communication. You can see the region affected earlier today in this plot from @NWSSWPC. Follow them for more real-time updates! pic.twitter.com/ad6rm8E0fE
— NASA Sun & Space (@NASASun) October 3, 2024
Cette éruption solaire s'est accompagnée d'une "éjection de matière coronale", un nuage de plasma qui progresse et se dilate dans l'espace interplanétaire et qui se dirige vers notre planète. Tempête géomagnétique en vue, du 4 au 6 octobre 2024, selon les prévisions de la National Oceanic and Atmospheric Administration. Avec à la clé, un possible joli spectacle.
Aurores boréales
"Les choses semblent très favorables pour les observateurs d'aurores boréales", annoncent les spécialistes. Mais toutes les conditions ne sont pas encore réunies. Selon le centre de prévisions de la NOAA, les chances d'observation d'aurores sont inférieures à 50% ce vendredi 4 octobre 2024. Quant à l'indice d'activité géomagnétique, il est actuellement inférieur à 5. Insuffisant pour voir des aurores boréales en France.
Bientôt de nouvelles aurores boréales ? Le pic d'éruptions solaires n'est pas encore atteint d'après le CNRS https://t.co/7T8WadOmSl pic.twitter.com/oltWuIMB6R
— France 3 Occitanie (@F3Occitanie) September 9, 2024
"Quand on est en France, si l'indice Kp n'est pas de 7, on a très peu de chances de voir des aurores, nous explique Olivier Sanguy, de la Cité de l'Espace. Là, il y a certains sites de météo spatiale qui prévoient la possibilité d'un Kp 7 pour la nuit de samedi à dimanche." Mais ces prévisions sont à prendre avec prudence car très complexes à établir.
Si aurores boréales il y a, sachez qu'il faudra vous écarter de toute pollution lumineuse pour pouvoir les observer. Et sachez que leur couleur dépendra de l'altitude à laquelle les particules rejetées lors de l'éruption solaire vont entrer en collision avec l'oxygène dans l'atmosphère terrestre. Elles seront vertes lorsque la collision se passe entre 100 à 300 kilomètres d'altitude, rouges entre 300 à 400 kilomètres. Les couleurs rose et rouge foncé proviennent de la collision avec l'azote à environ 100 kilomètres de hauteur.