Le ministre chargé de la Santé et de la Prévention était en visite au CHU de Toulouse ce mardi 20 février 2024 après-midi. Après la série noire survenue aux urgences psychiatriques, Frédéric Valletoux a annoncé la venue d'une mission de l'inspection générale des affaires sociales.
Depuis le 10 février, une série d'évènements dramatiques crée le malaise au sein des urgences psychiatriques du CHU de Purpan, à Toulouse. Viol et agression sexuelle sur des patients y ont été signalés, puis un malade s'est suicidé après être resté 10 jours sur un brancard dans l'attente d'une place d'hospitalisation. La tension est palpable et les représentants du personnel de santé disent encore attendre des mesures concrètes.
Il faut qu'il y ait des choses extrêmement graves qui se passent pour qu'un ministre vienne jusqu'à nous. On parle de mort, de viol... Il était temps qu'il vienne parce que la psychiatrie au CHU et en Haute-Garonne va extrêmement mal.
Une représentante du personnel CGT du CHU Purpan
Mission de l'inspection générale des affaires sociales
"Une mission de l'Igas, l'Inspection générale des affaires sociales, arrivera dans les prochains jours pour, à la fois, pointer la nature des dysfonctionnements, les responsabilités, mais aussi aider les acteurs du territoire pour une meilleure coopération.", a notamment annoncé Frédéric Valletoux, ministre chargé de la Santé et de la Prévention.
"Un secteur de santé mentale qui ne fonctionne pas"
À l'issue de sa rencontre avec l'ensemble des acteurs impliqués dans la prise en charge des urgences ainsi que des élus, Frédéric Valletoux n'a pas caché son mécontentement face à la situation, évoquant "un paysage inacceptable et d'un secteur de santé qui ne fonctionne pas ici dans la métropole toulousaine, et cela, depuis des années."
J'ai découvert un secteur public et un secteur privé qui ne coopèrent pas ensemble. J'ai découvert des urgences qui ne pèsent que sur l'hôpital.
Frédéric Valletoux, ministre chargé de la Santé et de la Prévention
"J'ai énoncé un certain nombre de mesures de court terme, de moyen terme et de long terme, qui doivent permettre très vite qu'ils y aient des signes d'amélioration", a poursuivi le ministre.
Au-delà de la question des moyens, c'est surtout une question d'état d'esprit et de mentalité qui ici doit changer. Le public et le privé ne peuvent pas se regarder en chien de faïence au détriment de la prise en charge et de la sécurité des patients.
Frédéric Valletoux, ministre chargé de la Santé et de la Prévention
Réouverture de lits avec campagne active de recrutements... À l'issue d'une rencontre organisée, vendredi 16 février, entre la direction, l'ARS, le personnel soignant et les syndicats, des mesures avaient déjà été annoncées. Des promesses, "pas assez de concret", estimaient alors les représentants syndicaux tout en dénonçant un "discours politicien déjà connu".