"Ce discours politicien on le connaît déjà !" Le personnel de ce centre hospitalier ne croit pas aux annonces de sa direction et de l'ARS

Ouverture de lits, campagne pro active de recrutement. Les annonces faites à l'issue de la réunion qui s'est tenue vendredi 16 février 2024 dans un climat tendu entre les directeurs de l'Agence Régionale de Santé Occitanie, du CHU de Purpan et les soignants des urgences psychiatriques demeurent "insuffisantes" pour le personnel.

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Au lendemain d'une réunion qui s'est tenue, hier soir, vendredi 16 février 2024 au CHU de Purpan à Toulouse en Haute-Garonne, les syndicats des personnels ont du mal à croire aux nouvelles "promesses" faites par leur direction et l'Agence régionale de santé d'Occitanie.

Après une agression sexuelle, un viol signalés les 10 et 11 février 2024, des agressions du personnel soignant, un incendie et le suicide d'un patient au service des consultations de psychiatrie des urgences du CHU de Purpan, à Toulouse en Haute-Garonne, il y a quatre jours, cette rencontre s'est tenue dans un climat de forte tension. Une soixantaine de personnes y ont participé dont les directeurs de l'Agence Régionale de Santé Occitanie et du CHU de Toulouse ainsi que des infirmiers, des psychiatres, des syndicats (CGT et Sud), et des personnels médiaux et paramédicaux.

 Lire aussi : Un malade se suicide aux urgences psychiatriques d'un hôpital après 10 jours passés sur un brancard, les syndicats dénoncent une maltraitance

Recrutement et ouverture de lits

À l'issue, les promesses tombent. Didier Jaffre, directeur de l'ARS d'Occitanie a en effet annoncé à nos confrères de France bleu Occitanie, "la réouverture de tous les lits fermés en menant une campagne proactive de recrutement pour aller chercher des personnels pour pouvoir les réouvrir."  "Nous mettrons les moyens qu'il faut, a -t-il affirmé.  (...) L'impératif aujourd'hui ce n'est pas de se préoccuper du sujet financier, c'est de recruter.(...) J'insiste là-dessus, ce n'est que comme ça que nous ouvrirons des lits et que nous obtiendrons l'objectif de zéro hospitalisation dans ce service de consultation" ( NDRL : service où un patient s'est suicidé après avoir passé 10 jours sur un brancard, le 14 février).

De son côté, Jean François Lefebvre, directeur du CHU de Toulouse a confirmé "l'ouverture de 15 lits de post urgence pour hospitaliser très vite des patients qui sont accueillis dans nos secteurs externes avant de les orienter après une première prise en charge vers les établissements du secteur privé". 

Des annonces pas assez concrètes

Des promesses auxquelles la représentante de Sud santé et Sociaux ne croit pas.  "Un médecin, hier soir, a rappelé que cela se passait mal depuis 23 ans, témoigne Edith Vauclare, auprès de notre journaliste Rémi Surrans. On n'a aucune réponse positive sur les demandes de 19 postes d'infirmiers et 19 aides-soignants sur toute la psychiatrie du CHU. On va avoir une cellule de régulation sur le territoire. Mais ce n'est pas concret. 

"Ils savent très bien expliquer qu'ils comprennent notre détresse, cela, on l'entend depuis des années. Pour autant, rien n'est fait pour respecter les personnels, ce discours politicien, on le connaît ! "

Edith Vauclare, représentante Sud santé Sociaux, CHU Purpan

20 arrêts maladie en 3 jours

La syndicaliste évoque une situation plus qu'inquiétante alors que les alertes ont été multipliées ces derniers mois y compris lors de mouvements de grève : " Il y a 20 arrêts-maladies sur les trois derniers jours. La direction ne nous répond rien. Déjà depuis des mois, les gens étaient à la limite du burn-out, mais ces agressions et l'inaction derrière, les gens sont désespérés. Qu'ils soient médecin, infirmière, aide-soignant, ils viennent travailler avec la boule au ventre. Ils se demandent comment ils vont faire pour maltraiter le moins possible les personnes dont on doit s'occuper", lance-t-elle épuisée. Un contexte que le spersonnels ont de plus en plus de mal à supporter. Il y a quelques jours, les syndicats ont lancé une nouvelle alerte pour "danger grave et imminent", craignant que certains de leurs collègues ne memettent fin à leurs jours eux aussi.

Concernant les nouvelles mesures de ce vendredi, une réunion de suivi doit être organisée dans une semaine. 

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