Des inscriptions antisémites, homophobes et néo-nazies ont été constatées sur la façade de l'Espace des diversités et dans d'autres lieux toulousains, ce week-end. La ville porte plainte. Le maire (PS) Pierre Cohen se dit profondément choqué.
Les dégradations ont été commises dans la nuit de samedi à dimanche. Des tags racistes et homophobes ont été inscrits sur la façade de l'Espace des diversites et de la laïcite, qui comprend un Centre Lesbien, Gay, Bisexuel et Transexuel (LGBT), rue d'Aubuisson à Toulouse.
Les murs d'enceinte de l'université Toulouse 1-Capitole ont également été souillés.#homophobie #toulouse #honte Tagues homophobe devant le centre lgbt a Toulouse pic.twitter.com/f25TEuQyqQ
— Moret Stephane (@MoretStephane) February 16, 2014
La veille, des croix gammées avaient été taggées au local de campagne de Jean-Christophe Sellin, candidat Front de gauche à la mairie de Toulouse.
La ville porte plainte, une enquête est ouverte.
Dans un communiqué, le maire PS Pierre Cohen se dit profondément choqué. "Je suis profondément choqué et condamne avec la plus grande fermeté ces agissements inacceptables. Ces messages de haine sont un danger pour notre République. Il est de notre responsabilité de ne pas laisser s’installer ce climat délétère aux relents des années noires. Nous avons créé L’Espace des diversités pour lutter contre toutes les formes de discrimination et nous ne laisseront pas l’intolérance et la haine bafouer les valeurs fondamentales qui font la force de notre République. Je demande aux services de police de faire la lumière le plus rapidement possible sur cette affaire pour que les auteurs de cet acte soient punis".Croix du GUD et croix gammée, l'extrême-droite a attaqué. #NOPASARAN #mun31000 pic.twitter.com/21qbtlFu8E
— Tlse Place au Peuple (@ToulousePaP) February 15, 2014
Sur les réseaux sociaux, les organisations anti-racistes, notamment SOS Racisme, ont condamné ces inscriptions :
Nous condamnons les tags antisémites néonazis et homophobes sur plusieurs bâtiments de la ville de Toulouse #çasuffit pic.twitter.com/ttGPXnV63C
— SOS Racisme (@SOS_Racisme) February 16, 2014
Enfin les portes du cinéma UTOPIA ont également été tagguées, comme on le voit sur ce tweet d'un membre du Parti pirate :
#Utopia #Toulouse @Carole_Fabre pic.twitter.com/sRU1ceKD5j v/ @rodolphe31
— Eric Mahuet (@EMahuet) February 16, 2014
Ces inscriptions ont suscité de très nombreuses réactions politiques :
- Jean-Luc Moudenc, député UMP et candidat aux municipales : "Je condamne avec la plus grande vigueur les inscriptions racistes, antisémites et homophobes portées ce week-end sur différentes façades de lieux représentatifs de Toulouse. Je demande à ce qu'une enquête judiciaire soit ouverte afin que ces délits, sanctionnés par la loi, soient réprimés. Comme élu de la République, je suis profondément attaché au respect de toutes les communautés qui font la richesse de Toulouse. Si je suis élu maire demain, je veillerai tout particulièrement à leur protection."
- Christine de Veyrac, députée européenne UDI et candidate aux municipales : "Depuis maintenant quelques mois, on assiste à un réveil de positions extrémistes qui ne sont pas acceptables. Toulouse est une ville où le respect et la tolérance doivent prévaloir. Je connais certaines associations présentes au Centre des Diversités et j'ai pu à plusieurs reprises les rencontrer et apprécier le travail admirable effectué par leurs bénévoles et je tiens à saluer leur action et leur courage"
- Martine Courdon-Dequidt, vice présidente du PRG 31 : Le choix « symbolique » de dégrader l'espace des diversités de Toulouse par des slogans fascistes et néo-nazi, donne un ton délétère renforcé par la présence de ces mêmes inscriptions sur tout Toulouse.
Ce désir de nier les différences, en « effaçant » tout ce qui ne correspond pas au profil convenu est prôné par de tristes sires, mélancoliques d'une époque que nous pensions tous révolue. Aussi, afin que ce choix ne devienne notre obligation demain, refusons cet appel à la haine. Ne confondons pas tolérance et indifférence. Nos lois nous permettent de condamner de tels propos, unissons nous pour les faire respecter."