Tempête solaire : les aurores boréales sont certes jolies, mais le phénomène peut aussi avoir de terribles conséquences dans le monde entier

Depuis le week-end du 10 mai 2024, le soleil fascine. Les aurores boréales aperçues partout en France ont été provoquées par des tempêtes solaires. L'intérêt pour l'étoile et son cycle n'a jamais été aussi intense. D'autant que d'autres tempêtes solaires aux conséquences parfois graves peuvent se produire tout au long de l'année.

En ce mois de mai, le soleil est scruté de près et pas seulement pour savoir s'il fera beau demain ! Des tempêtes solaires particulièrement puissantes ont été relevées la nuit du 10 mai 2024, révélant des aurores boréales sous nos latitudes. Quelques chanceux ont pu les voir et même les immortaliser. Et bien, ce phénomène est loin d'être terminé. Les astronomes, les agences spatiales poursuivent leurs observations de l'astre, parfois d'un œil inquiet. 

L'observatoire de Paris-Meudon met en ligne toutes les informations et images saisies du soleil. Des informations scientifiques qui permettent de suivre le cycle du soleil.

" Il faut bien comprendre que ce qui se passe en ce moment, c'est le cycle naturel de vie du soleil. Toutes ces éruptions sont liées à la dynamo solaire, c'est-à-dire la façon dont le soleil génère son champ magnétique. Pour simplifier, on peut dire que l'axe du soleil se renverse à 180° et au moment de la bascule, on constate une forte activité magnétique. Le soleil est à ce moment-là au maximum de son activité. Ce phénomène se produit tous les onze ans environ et cela dure une année", explique Vincent Génot, astronome à l'Irap (institut de recherche en astrophysique) de Toulouse.

Ce cycle immuable du soleil a pu être révélé grâce à des observations régulières depuis des siècles.

Des siècles d'observations

Des astronomes du XVIᵉ siècle ont été les premiers à constater des tâches à la surface du soleil. "On peut presque les voir à l'œil nu. Et il faut savoir que ces tâches sont des témoins de l'activité du soleil. Plus il y en a, plus l'activité est forte. On a quelques trous, mais globalement depuis deux siècles, des comptages réguliers montrent que tous les onze ans, elles se multiplient. C'est comme cela qu'on a pu dire que le cycle dure onze ans", vulgarise Vincent Génot, habitué depuis quelques jours à parler de sa spécialité en termes intelligibles pour le grand public. "Il y a un engouement pour ce phénomène que je n'ai pas connu avant !", s'amuse le scientifique spécialiste des réactions de l'environnement terrestre proche sous l'action du soleil.

Conséquences de ces éruptions

Les agences spatiales sont un peu sur le qui-vive et pour cause. "À la préhistoire, au Moyen Âge, les éruptions solaires n'avaient guère d'incidences sur le quotidien des habitants de la Terre. Certains ont peut-être vu des aurores boréales qui sont la manifestation physique de ces éruptions. Aujourd'hui c'est différent ! Dans un monde technologique comme le nôtre, ce pourrait être une catastrophe !", indique Vincent Génot. Des satellites pourraient être endommagés, les réseaux de communication, internet, l'informatique, les réseaux électriques. Alors ces dernières années, les informations en ligne, les sites spécialisés se multiplient pour suivre la météo de l'espace.

"Il faut bien comprendre que les éruptions provoquent des bouffées de particules énergétiques, donc des radiations. Et quand les particules sont chargées, on parle alors de courant qui risque de surcharger les réseaux électriques. Et puis bien sûr, endommager tout ce qui est dans l'espace, mais également les avions qui volent à haute altitude", un scénario catastrophe aux conséquences mondiales qui inquiètent particulièrement les agences spatiales.

"Il y a des agences spatiales qui sont très attentives. On peut trouver aujourd'hui des applis pour suivre une sorte de météo des tempêtes solaires. Mais difficile de prévoir au-delà de 2 ou 3 jours." Comment alors se protéger des effets ? "Pour moi, on est quand même un peu démuni face à ce phénomène", s'inquiète Vincent Génot.

D'autant que les cycles solaires ne sont pas tous équivalents. "Les deux derniers cycles ont été assez modérés. On a connu une grosse tempête le week-end du 10 mai. Mais il faut savoir qu'en 1859 la tempête de Carlington était quatre fois plus élevée que celle de samedi dernier. Une telle tempête en direction de la Terre aurait de lourdes conséquences pour le monde entier. C'est la Terre entière qui serait concernée ", conclut l'astronome.

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