Les aurores polaires vont se multiplier jusqu'en 2025 près des deux pôles et elle seront visibles jusque dans l'hexagone. Car cette année le soleil est au maximum de son activité. On décrypte ce phénomène avec le toulousain Vincent Génot, chercheur à l'institut de recherche en astrophysique et planétologie.
Il faut s'attendre à une recrudescence d'aurore polaire en 2024. Elles ont déjà été observées dans plusieurs régions françaises. La faute au soleil, qui atteint cette année son maximum d'activité. Explications.
Perturbations solaires au maximum
Dans son laboratoire toulousain de l'IRAP, l'institut de recherche en astrophysique et planétologie, Vincent Génot, travaille sur les relations entre la Terre et le soleil. Et cette année s'annonce comme un cru exceptionnel qui ne revient que tous les 11 ans.
"L'activité du soleil connaît des phases de 11 ans", raconte Vincent Génot. "Et 2024 correspond au pic d'activité avec un maximum de perturbations. Ces éruptions solaires vont engendrer de nombreuses aurores polaires, tant au sud qu'au nord. Et cette énergie va s'étendre en amplitude."
C'est quoi une aurore ?
Ceux d'entre nous qui ont eu la chance de voir des aurores polaires ou de les immortaliser en photos s'en souviennent à jamais. Avec ses traînées de lumières bleues, vertes ou rouges, l'aurore polaire fascine. Yannick Legodec, photographe amateur des Hautes-Pyrénées, vient d'obtenir le prix du meilleur photographe de l'année pour sa série de trois clichés sur les aurores boréales.
"L'aurore boréale ou australe, c'est une émission de lumière", explique Vincent Génot. "À chacune de ses éruptions, le soleil envoie une partie de matière vers la terre, des électrons, des protons. Cette matière s'accélère jusqu'à entrer en collision avec l'atmosphère. Et pour libérer ce trop-plein d'énergie, la terre crée ces phénomènes que sont les aurores."
Visibles depuis la France
Cette traînée de lumière, c'est le photon. "Il suit les longueurs d'onde et change de couleur en fonction de la composition des gaz dans l’atmosphère", rajoute Vincent Génot. "L’oxygène produit du vert. Le rouge foncé est dû à la présence d’azote, le bleu et le mauve à l'hydrogène et hélium".
--- Tempête géomagnétique ---
— Alexandre CROISIER (@cyandro) November 6, 2023
La nuit dernière, une salve d'aurores boréales à pu être observée en France, et notamment ici en Bretagne, au phare de Pontusval. #auroraboreale #AuroreBoreale #northernlights #AURORE #AURORABOREAL #Bretagne #France2 #auroresboréales #Finistère pic.twitter.com/SAd4e0wlO3
Ce phénomène est omniprésent, mais pas toujours visible. Avec l'augmentation de l'amplitude des éruptions solaires depuis 2023, il a déjà été observé dans plusieurs régions de France : "La zone s'élargit et elle descend en latitude", témoigne Vincent Génot. "C'est pour cela qu'on peut les voir désormais dans l'hexagone". Alors pourquoi pas à Toulouse ? "Techniquement c'est possible mais pour observer une aurore polaire, la ville n'est pas le meilleur endroit". Il vaut mieux se situer dans une zone vide de toute pollution lumineuse, à la campagne ou à la montagne.
Le chercheur toulousain tient aussi à rajouter : "Des aurores, il n'en existe pas que sur terre. Jupiter en connaît aussi. En fait, il suffit de deux ingrédients : un champ magnétique pour canaliser les particules et une atmosphère pour créer la lumière".