La grogne des agriculteurs reprend, de nombreuses actions en cours sur le territoire d'Occitanie

Hier dans le Tarn-et-Garonne, aujourd’hui autour de Toulouse et dans les Hautes-Pyrénées, demain dans le Tarn.. les actions des agriculteurs se multiplient. La grogne reprend pour mettre la pression sur le gouvernement à une semaine de l'ouverture du Salon de l'Agriculture à Paris.

"On ne voit rien venir, il n'y a rien qui bouge aujourd’hui ! Le compte n’y est pas", analysait un agriculteur en colère de la FNSEA, hier à Montauban. Une cinquantaine d’agriculteurs a déversé des gravats et des ballots de paille devant la Direction Départementale des Territoires. Une action symbolique pour exprimer leur colère et leur impatience face aux mesures annoncées par le gouvernement Attal :

"On se retrouve en Occitanie avec toutes les productions qui ne marchent pas. L’Occitanie c’est la région la plus pauvre de France au niveau des revenus agricoles. On veut des réponses claires de l’Etat avant d’attaquer le salon de l’agriculture", précisait l'un des participants.

Maintenir la pression sur l'Etat

Pour maintenir la pression sur l’Etat, les agriculteurs d’Occitanie se mobilisent à nouveau. Depuis ce jeudi 15 février, ils mènent des opérations coups de poing dans le Tarn et Garonne à l'image des déchets agricoles déversés devant la DDT (Direction Départementale des Territoires). Aujourd'hui ils ont bloqué la bretelle d'accès à l'autoroute à Villefranche-de-Lauragais et ce soir dans les cantons des Hautes-Pyrénées ce sont les grandes et moyennes surfaces qui seront visées. Demain, ce sont les Jeunes Agriculteurs du Tarn qui entrent dans la danse avec une première action prévue sur la place de la mairie à Gaillac.

Un peu partout sur le territoire, la grogne reprend, notamment sur la question des revenus.

Dès ce soir et jusqu'à lundi, les Jeunes Agriculteurs des Hautes-Pyrénées vont donc mener des opérations de blocage aux entrées des grandes et moyennes surfaces (GMS). Ils expliquent leur mode d’action dans un communiqué de presse : 

"La loi Egalim qui devait ramener du revenu dans nos cours de ferme n'a aucunement modifié les pratiques de la grande distribution, ni amélioré les prix payés aux producteurs. En attendant que l’Etat assume ses responsabilités, nous agriculteurs allons de l’avant et renouvelons des opérations à destination des GMS".

Un nouveau pic de colère qui pourrait rallumer les braises d’un feu qui est loin d’être éteint. Le préfet d’Occitanie va organiser deux réunions la semaine prochaine avec la grande distribution sur la loi Egalim et son application. Malgré tout,  les opérations menées par la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs reprennent en Occitanie.

Opération à destination des GMS dans les Hautes-Pyrénées

"Nous ne pouvons plus rester sans agir", peut-on lire dans le communiqué des JA.

" Au travers de ces actions nous souhaitons mettre en évidence les fraudes éventuelles des GMS vis-à-vis des consommateurs mais aussi des producteurs. Cette cible est celle qui ne respecte pas notre travail, notre revenue et notre savoir-faire. Ce coup de poing se veut respectable et respecté. Un combat engagé mais non terminé. La mobilisation doit continuer!"

Action à Gaillac dans le Tarn

"Vous ne nous marcherez pas sur la tête", le slogan a changé mais pas les revendications.

Ce samedi 17 février, à l’appel du syndicat des Jeunes Agriculteurs du département du Tarn, une action est prévue sur la place de la mairie. "Les différentes annonces du premier ministre ne répondent pas à toutes nos demandes. Nous demandons des actes forts et des actions concrètes rapidement", précise le syndicat dans un communiqué.

En conférence de presse cette après-midi la FDSEA du Tarn a rappelé les attentes des agriculteurs, sur le court et long terme. Des agriculteurs qui semblent déterminés, en attente d'annonces fermes avec un calendrier précis. "Ils refont certaines mesures en 15 jours, celles qui ont été défaites en 20 ans. Le mal est plus profond. Ce ne sont pas quelques mesurettes qui vont nous faire avancer. Nous avons besoin d'une remise à plat complète de l'agriculture. Une agriculture différente et partciulièrement en Occitanie et dans le Tarn où on a beaucoup de mal. Il faut revoir le logiciel revoir l'agriculture de fond en comble."

Maintenir la pression jusqu'au salon de l'agriculture

Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA l'a rappelé, il faut que tout soit mis en place au moment du salon de l'agriculture. 

Pour les agriculteurs du Tarn, il est vrai que ce salon est une étape : " on a mis un ultimatum au salon où il doit y avoir des choses mises en place avec un calendrier précis, des dates, de la clarté."

Si, après le salon, le gouvernement n'assure pas une continuité, une restructuration, une remise à plat de l'agriculture, Arnaud Rousseau le dit  " nous sommes prêts à durer. La stratégie de l'usure cela ne marche pas avec nous. Les agriculteurs sont à bout, nous sommes prêts à durer longtemps".