Et ce lointain partage entre seigneurs de 2 provinces perdure. A la Révolution, lors du découpage de la France en départements, Bertrand Barère, député de la Convention originaire de Tarbes, s'active pour la création d'un département des Hautes Pyrénées comprenant les fameuses enclaves. Depuis les découpages administratifs avec la création des communautés de communes, des syndicats multiples en charge des ordures, de l'eau n'ont rien changé. Par référendum, les habitants se sont même prononcés pour le maintien de cette curiosité. Le maire d'Escaunets, Paul Lagrave, premier magistrat du village depuis une cinquantaine d'années, se délecte à raconter les mille et unes tentatives pour rayer de la carte les enclaves.
Des conséquences pratiques
Pour les habitants, ce découpage a des répercussions concrètes en particulier pour les calendriers scolaires. A Escaunets, l'école en regroupement pédagogique intercommunal, rassemble des enfants venus des communes voisines des Pyrénées Atlantiques... et donc avec le calendrier de l'académie de Bordeaux. Si un autre enfant est scolarisé dans un établissement soumis au calendrier de l'académie de Toulouse, l'affaire tourne au casse-tête. Les parents, habitués à jongler entre ces rythmes différents, s'organisent en conséquence.
Le jour des élections régionales, les électeurs des enclaves disposent de bulletins de vote pour la région Midi Pyrénées/Languedoc Roussillon, alors que dans les communes béarnaises voisines, les électeurs disposent du matériel électoral pour la région Aquitaine Poitou Charente.
VIDEO / le reportage de Régis Cothias et Jean-Yves Bascands
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Les enclaves des Hautes-Pyrénées : une curiosité politique