Des associations françaises et espagnoles luttant pour la réintroduction d'ours dans les Pyrénées ont réuni "plus de 25.000 signatures", après le "refus" de la ministre de l'Environnement "Ségolène Royal de lâcher des ours" dans le massif.
Le collectif franco-espagnol d'une trentaine d'organisations, qui regroupe notamment la Coordination associative pyrénéenne pour l'ours (CAP-Ours),
demande notamment "le renforcement immédiat de la population d'ours", selon un communiqué.
Les pro-ours critiquent sévèrement le refus de Mme Royal d'autoriser l'introduction d'un deuxième ours dans ce département.
En visite le 19 juillet dans les Hautes-Pyrénées, Mme Royal avait déclaré à l'AFP qu'elle "considérait que c'est un problème pour le pastoralisme".
Les pro-ours veulent au contraire que la population ursine soit renforcée pour être viable durablement. Ils s'appuient sur des rapports d'experts du Muséum d'histoire naturelle ou de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage pour réclamer l'introduction "à terme" de 15 à 20 ours sur l'ensemble de la chaîne.
La population d'ours dans la chaîne pyrénéenne, menacée de disparition dans les années 90, a depuis été sauvée par des introductions d'ours
slovènes entre 1996 et 2006.
Elle était évaluée en 2013 à 24 animaux entre la France et l'Espagne, mais deux seulement se répartissaient entre Pyrénées-Atlantiques et Hautes-Pyrénées. L'essentiel de la population se situe plus à l'est, principalement dans l'Ariège et la Haute-Garonne. Sur l'ensemble du massif, de nombreux éleveurs s'insurgent contre la présence de ces "prédateurs", les accusant de décimer les troupeaux de moutons.
Le 28 juin, plus de 2.000 éleveurs, agriculteurs et chasseurs avaient dénoncé à Foix "l'ensauvagement" de la montagne.
"Les réintroductions d'espèces ne doivent pas avoir lieu dans des zones de pastoralisme", avait déclaré Mme Royal à l'AFP lors de sa visite en Hautes-Pyrénées, évoquant le cas des ours mais aussi des loups dans le Sud-Est.
Une logique contre laquelle se sont élevés les pro-ours.
L'association Ferus, membre de CAP-Ours, avait demandé "la démission de la ministre", après ses déclarations, car "elle n'a rien compris et n'y connaît rien".