Le soir du samedi 21 septembre, un nouveau tremblement de terre s'est produit dans les Hautes-Pyrénées. Les habitants de Lourdes et des communes voisines ont ressenti les secousses de ce séisme de magnitude 3, pour la troisième fois en quelques mois.
Il était 19 heures. Un habitant de la petite commune de Jarret (Hautes-Pyrénées) était allongé sur son lit, ce samedi 21 septembre, quand soudain : "Je l'ai senti légèrement vibrer. J'ai entendu le plancher grincer et une explosion lointaine". Comme lui, ils sont plusieurs dizaines à faire part de leur expérience sur le site du Centre sismologique euro-méditerranéen (EMSC). Ils ont tous ressenti le séisme qui s'est produit ce soir-là, dans le département.
Des secousses "surprenantes"
Un lustre se met à "grincer de façon bruyante" à Ossen, tandis qu'à Lourdes "les murs ont tremblé fortement". Un riverain déclare avoir eu l'impression que sa maison "avait chuté de 2cm". Bruits sourds, vibrations, objets en mouvement... Un habitant de Saint-Savin avoue avoir vécu ce "moment surprenant" avec "un sentiment de peur et de trouble".
L'épicentre du séisme de magnitude 3 est situé à Lourdes, mais les secousses auraient été ressenties jusqu'à 50km de la ville. Selon les données du site Volcano discovery, il s'est produit à une faible profondeur de 10 km. Ce qui est déjà assez pour que les habitants en ressentent les effets. Le phénomène est impressionnant et pourtant, presque récurrent.
Un phénomène récurrent
Les Pyrénées sont régulièrement touchées par des tremblements de terre, de 300 à 400 fois par an, selon le centre pyrénéen des risques majeurs. La chaîne de montagnes est considérée comme l'une des zones les plus sismiques de France. Dernièrement, un séisme s'est produit le 15 juillet dernier à Lourdes, de magnitude 3, ainsi que le 21 mai, à Bagnères-de-Bigorre, de magnitude 4, c’est-à-dire 30 fois plus fort.
Dans un entretien donné à Sciences et Avenir, le sismologue Matthieu Sylvander, du Réseau de surveillance sismique des Pyrénées (RSSP), assure que ces séismes n'ont "rien d'exceptionnel" et "n'annoncent rien de particulier". S'ils ne "sortent pas du lot", selon le scientifique, ces tremblements de terre sont néanmoins surveillés de très près. Pour cela, plus de 300 capteurs ont été installés dans le département : il s'agit du RAP, le réseau accélérométrique permanent, qui vise à enregistrer les mouvements forts du sol en cas de séisme et constituer une base de données.
Dans les Pyrénées françaises, 27 stations d'enregistrement des mouvements du sol sont rattachées à ce réseau de suivi et de surveillance des tremblements de terre.