A Bagnères de Bigorre, le prix de l'eau thermale crée des remous entre l'hôpital et la ville

Faute d'avoir pu obtenir un accord tarifaire sur le prix de l'eau thermale utilisée dans son centre de rééducation fonctionnelle, l'hôpital de Bagnères-de-Bigorre, dans les Hautes-Pyrénées, a fait le choix de s'en passer et d'utiliser l'eau de la ville. Une décision qui suscite le courroux du maire.

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Au temps des romains, Bagnères-de-Bigorre s'appelait Vicus Aquensis, la ville des eaux. La cité tire sa renommée d'une eau réparatrice utilisée aux thermes mais aussi à l'hôpital, en particulier dans un centre de rééduction fonctionnelle. Des patients venus d'Occitanie ou d'Aquitaine viennent y réapprendre des mouvements et la locomotion après un accident ou en raison d'une maladie invalidante. Si l'eau apaise, son prix oppose l'hôpital et la ville depuis maintenant deux ans.
 

Deux ans de négociations...

Depuis les années 1990, le service de rééducation fonctionnelle du Centre hospitalier de Bagnères-de-Bigorre utilise l’eau thermale fournie à titre payant par la commune de Bagnères-de-Bigorre. Coût de l'opération : 180 000 euros par an. Trop cher pour l'hôpital en quête d'économie. Depuis deux ans, il tente donc de renégocier le prix de l'eau avec la mairie de Bagnères. Sans aucun succès.  
"Nous avons eu pratiquement deux ans d'échanges et de négociations avec la mairie de Bagnères" explique aujourd'hui Jean-Pierre Andry, le directeur du centre hospitalier. "Malheureusement, ils n'ont pas pu aboutir puisque le nouveau mode de tarification qu'on nous proposait était certes un peu en retrait par rapport à la tarification initiale mais n'était en aucune proportion comparable au coût que représente le fonctionnement du centre de rééducation avec l'eau de la ville."
 

... Et un désaccord complet

Faute d'accord, le centre hospitalier a donc décidé de se passer purement et simplement de l'eau thermale. Il a engagé des travaux de modification des installations du plateau de balnéothérapie pour substituer l’eau de ville à l’eau thermale. Non sans avoir prévenu la mairie dans des courriers répétés, affirme son directeur. Depuis le 15 novembre dernier, le changement est effectif. Et il n'est pas du tout du goût du maire de Bagnères, Claude Cazabat. Ce dernier s'étonne notamment qu'un centre de rééducation thermal n'utilise plus d'eau thermale. "On n'a pas le droit de casser la réputation de l'établissement sur la décision d'un fonctionnaire" accuse-t-il. 

Voir ici le reportage de Régis Cothias et Emmanuel Fillon :
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