Détruit par un incendie il y a 10 ans, un emblématique refuge des Pyrénées sur la voie de la reconstruction

C'était la dernière nuit de la saison. Le 12 octobre 2014, le refuge des Barroude dans les Hautes-Pyrénées est ravagé par les flammes. Dix ans plus tard, sa reconstruction est enfin sur la voie. Il renaîtra de ses cendres, au même endroit, avec de nouveaux aménagements.

L'étape est importante, dix ans après "le coup d'orage" qui a totalement détruit l'emblématique refuge de Barroude, dans les Hautes-Pyrénées. Après un long épisode devant la justice pour obtenir une prise en charge par les assurances, le Parc national des Pyrénées va dans les prochaines semaines décider du projet d'architecte retenu pour reconstruire ce refuge. Mais les randonneurs vont devoir attendre plusieurs années avant de pouvoir à nouveau s'y arrêter.

"Une dent creuse"

Le refuge de Barroude est un lieu emblématique de la vallée d'Aure à plusieurs titres. Et sa reconstruction n'a guère fait débat au sein du Parc national des Pyrénées qui, historiquement, a toujours eu un refuge dans chaque vallée. "Il est extrêmement emblématique parce que situé au cœur d'un patrimoine mondial de l'humanité. Dans un endroit de toute beauté, proche de l'Espagne", nous explique Yves Haure.

Détruit par les flammes dans la nuit du 11 au 12 octobre 2014, sa disparition du paysage a causé une sorte de "dent creuse" dans la traversée des Pyrénées, d'est en ouest, précise le secrétaire général du Parc national des Pyrénées.

Il était à la confluence de biens des chemins de randonnée. Son absence a créé une vraie dent creuse qui fait que les gens improvisent leur bivouac sur Barroude parce qu'il n'y a plus de point de chute.  On est à quatre heures d'un autre refuge de chaque côté.

Yves Haure, secrétaire général du Parc naturel des Pyrénées

Situé à 2400 mètres d'altitude, le refuge de Barroude va être reconstruit au même endroit, en s'adaptant aux nouvelles normes environnementales. "L'intégration environnementale, pour nous, c'est le premier élément du concours d'architectes. Le deuxième, c'est le budget, et le troisième, c'est le mode constructif", précise Yves Haure.

"On ne va pas faire un hôtel, c'est un refuge"

René Pierre Vattier est l'un des premiers militants de la reconstruction du refuge. Le retraité, conseiller municipal de Guchen, est l'initiateur d'une page Facebook dédiée à Barroude. Il fait également partie du comité de pilotage mis en place en 2023 avec le Parc, les élus, les professionnels de la montagne, les anciens gardiens du refuge de Barroude... Lui aussi met en avant la nécessité de préserver un site "fabuleux", un "paradis".

René Pierre Vattier nous dévoile quelques données sur le programme de reconstruction du refuge. Il devrait être un peu plus grand, entre 120 et 130m². Il y aura une salle pour poser les sacs, et une salle qui pourra accueillir, en hiver, les naufragés de la montagne. L'élu évoque également une chambre pour le berger dans cette vallée de pastoralisme. La capacité d'accueil devrait rester limitée à une trentaine de personnes sur la saison d'été.

Pas de wifi, des toilettes sèches pour préserver la ressource en eau. "On ne fait pas un hôtel, c'est un refuge", répond René Pierre Vattier à ceux qui se hasarderaient à réclamer plus de confort.

L'intégration dans l'environnement, c'est une priorité. "C'est un équipement que nous souhaitons vraiment exemplaire, appuie Yves Haure, le secrétaire général du Parc national des Pyrénées. Le site nous l'impose, on est classé au patrimoine mondial, on est au cœur d'un parc national, un site Natura 2000. Il faut qu'on ait un ouvrage à la fois résilient, bien intégré à l'environnement et au paysage et qui soit peut-être aussi un peu novateur. En autonomie totale."

À quand la réouverture ?

Le concours d'architectes touche à sa fin. Il reste quatre équipes en lice qui remettront leur projet ce 1ᵉʳ mars. Celui retenu sera dévoilé mi-avril. Ensuite, les randonneurs devront se montrer patients car le chantier devrait durer dans le temps.

"On repart de zéro, il n'y a plus rien sur le site" qui a été nettoyé de tous les débris du refuge incendié. Il va falloir suivre la procédure du permis de construire. Ensuite, "tout va dépendre du mode constructif que les architectes vont nous proposer", indique le secrétaire général du Parc national des Pyrénées.

En montagne, on ne peut travailler que cinq mois dans l'année.

Yves Haure, secrétaire général du PNP

Autant dire que la réouverture ne devrait pas être possible avant 2027, voire 2028. Concernant le financement, l'enveloppe définie et soumise au concours d'architectes est de quatre millions d'euros. Le projet est porté financièrement par le Parc national des Pyrénées avec le concours des collectivités locales, "sans doute des crédits européens et des crédits du ministère de l'Écologie."

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