Le refuge de Barroude, à Aragnouet dans les Hautes-Pyrénées, va-t-il voir à nouveau le jour, huit ans après sa destruction lors d'un incendie ? Le Parc national des Pyrénées vient de lancer une consultation pour une étude préalable à sa reconstruction. La perspective réjouit déjà les amoureux de la haute vallée de la Géla.
Le refuge de Barroude à Aragnouet dans les Hautes-Pyrénées pourrait être reconstruit, 8 ans après sa destruction lors d'un incendie. Sur son site internet, le Parc national des Pyrénées (PNP) a lancé une consultation pour une étude préalable à l'édification d'un nouveau lieu d'accueil.
Dans la nuit du 11 au 12 octobre 2014, un incendie se déclare dans le refuge, installé au bord des lacs de Barroude. La foudre serait vraisemblablement à l'origine du sinistre. La compagnie d'assurance des gardiens refuse alors de prendre charge le sinistre. Un long bras de fer judiciaire est depuis engagé.
Un site exceptionnel incontournable
Le signe d'un nouveau départ, René-Pierre Vattier ne l'attendait presque plus. La destruction du refuge a été un véritable crève-cœur pour le conseiller municipal de Guchen et amoureux de la vallée de la Géla : "c'est une étape pyrénéenne incontournable pour tous ceux qui aiment la randonnée et l'environnement pyrénéen. Le pastoralisme. Le tourisme. La randonnée. L'escalade sur la barrière. Le Pyrénéisme. Vous avez tout dans cette vallée. Même un glacier, l'un des derniers glaciers des Pyrénées. Vous avez aussi une faune extraordinaire avec des isards, des marmottes, des insectes que vous n'avez pas ailleurs. C'est phénoménal."
"Il manque énormément et c'est même une nécessité, rajoute Jean Mouniq, maire d'Aragnouet. D'autant plus une nécessité que nous constatons une augmentation de la pratique de la randonnée en hiver."
Admirez ces paysages dans ce reportage de l'émission Cap Sud Ouest :
Il n'est pas le seul à être autant attaché à ces lieux. 740 personnes l'ont rejoint sur le groupe Facebook consacré à Barroude qu'il a créé.
Mais comme l'a précisé le Parc national des Pyrénées aux élus concernés, cette consultation "est la première étape d’un long chemin afin de récupérer un équipement indispensable au fonctionnement harmonieux de la haute route des Pyrénées et de ce site exceptionnel."
De nombreuses étapes avant la reconstruction
"L'affaire n'est pas facile, reconnaît René-Pierre Vattier. Il va notamment falloir appliquer beaucoup de lois qui sont passées depuis 2014. Tout en protégeant l'environnement, elles vont être très contraignantes."
Autre point sensible : le financement. Le PNP risque de devoir investir ses fonds propres pour mener à terme ce dossier. Le budget pourrait atteindre au moins les 2 millions d'euros.
Le contexte de 2022 n'est en effet plus le même qu'il y a 10 ans. Entre baisse des subventions de l'Etat, explosion des factures de l'énergie, les collectivités comptent le moindre centimes. "Il va falloir étudier tout cela attentivement, estime Jean Mouniq. Peut-être devons nous être plus raisonnable sur les besoins."