Valérie a découvert au cours de l'été 2023 un appareil photo sur le Pic d'Estaragne, dans les Hautes-Pyrénées, perdu 20 ans plus tôt. Après avoir récupéré les fichiers, elle lance un appel sur les réseaux pour retrouver les personnes présentes sur les photos. Vendredi 13 octobre 2023, elle a réussi à les identifier. Un archevêque et deux prêtres.
Les joues se sont creusées. Les tempes ont blanchi. Quelques rides sont apparues sur le front et au coin des yeux. L'actuelle tenue ecclésiastique tranche avec le t-shirt, le pantalon et les chaussures de randonnée de l'époque. Mais il n'y a pas de doutes. L'une des personnes présente sur les photos prisent le 29 juillet 2003, à partir d'un appareil photo retrouvé en août dernier par une randonneuse sur le Pic d'Estaragne dans les Hautes-Pyrénées, n'est autre que le père François Vuillemin, curé de la Communauté de paroisses de Bruyères dans les Vosges.
Des images perdues durant 20 ans
Cette photo vieille de 20 ans avait été oubliée. Il n'a fallu que le hasard pour qu'une randonneuse fasse une découverte étonnante lors d'une excursion dans le massif du Néouvielle, dans les Hautes-Pyrénées. Le 24 août dernier, en contrebas du sommet, Valérie trouve un appareil photo numérique de marque Olympus caché parmi les éboulis. L'appareil a été perdu vingt ans plus tôt, en 2003.
Guidée par sa curiosité, Valérie entreprend de récupérer les clichés pris par l'appareil. Elle réussit à lire la carte mémoire en utilisant un adaptateur et découvre quelques photos datant du 29 juillet 2003.
L'intelligence artificielle identifie trois membres du clergé
Pour tenter de retrouver les propriétaires de l'appareil photo, Valérie décide de publier quelques-uns de ces clichés sur un groupe Facebook et de lancer un appel. Son message est clair : "Si quelqu’un identifie un randonneur, merci de m’en informer, je donne bien volontiers l’adaptateur USB avec la carte."
Grâce à des outils d'intelligence artificielle, notamment le logiciel Pimeyes, Valérie et France 3 Occitanie ont réussi à retrouver la trace des principales personnes présentes sur ces photos. Toutes appartiennent à l'Eglise catholique. Valérie a finalement réussi à contacter le père François Vuillemin par téléphone pour lui parler de cette incroyable trouvaille. "Une histoire incroyable m'a-t-il dit, rapporte-t-elle. J'en ai pleuré plus que lui sûrement. Je vais faire un message de remerciements sur les 2 groupes où j'ai publié." Valérie ne cache pas son émotion. Il aura suffi de quelques jours et de l'IA pour trouver les personnes qu'elle cherchait.
"C'est non sans une pointe d'émotion que je vais vous dévoiler la fin de mon enquête. (...) Le groupe des randonneurs est donc constitué de 2 frères biologiques et surtout frères de confession et de convictions. Je cite donc l'évêque du Mans Jean Pierre VUILLEMIN, l'Abbé François VUILLEMIN (propriétaire) et l'Abbé Benoît NOUVEL. J'ai pris beaucoup de plaisir à vous lire, avec humour parfois. Je vous souhaite à tous de belles randos dans nos Pyrénées, croyez en vous et surtout faites-vous plaisir. Faites gaffe à votre matériel de photos... Tout fini par se savoir."
Mgr Jean-Pierre Vuillemin vient récemment de prendre ses fonctions à la tête du diocèse de la Sarthe.
Contacté, l'Abbé François Vuillemin se réjouit de cette histoire."Ce n'est pas banal, c'est une belle histoire, reconnait-il. Nous faisons beaucoup de randonnées avec mon frère, puis avec des amis, souvent en montagne, à pied ou à vélo aussi. Nous étions dans le massif de Néouvielle. Nous avions fait l'ascension du pic d'Estaragne. J'avais laissé l'appareil photo sur une pierre ou un petit muret de pierre au début de l'ascension. Et puis voilà, par mégarde je l'ai fait glisser. Il est tombé tellement bas que c'était impossible d'aller le récupérer. C'était mon premier appareil photo numérique. Depuis, j'ai la réputation de perdre mes appareils photo. Quelques temps après avoir perdu celui ci, j'en ai cassé un autre quelques temps après. C'est un évènement qui est resté très vivace dans nos souvenirs."
Valérie va donc lui renvoyer l'appareil et ses photos. Elle a un petit espoire : récupérer une petite croix en bois qu'elle pourra mettre au fond de son sac pour ses prochaines randonnées.
