Enfermés dans des cages grillagées près de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) 9 chiens de chasse ont été découverts début décembre affamés et laissés à l'abandon par un ancien lieutenant de louveterie. Dans un état de santé et de maigreur extrêmes ils ont été sauvés par la fondation "30 millions d'amis".
L'affaire suscite l'émotion dans le milieu des chasseurs et des amis des animaux dans l'ancienne région Midi-Pyrénées.
Au début du mois de décembre, dans une commune près de Lannemezan (Hautes-Pyrénées), neuf chiens de chasse ont été découverts, affamés et laissés à l'abandon, dans un chenil de fortune - en fait de vulgaires cages grillagées - par un ancien lieutenant de louveterie : sous le contrôle du préfet, les lieutenants de louveterie sont préposés à la régulation des animaux nuisibles et à la destruction de ceux susceptibles d'occasionner des dégâts.
Découverts dans un état de santé et de maigreur extrême, Obélix, Rambo, Rumba, Margo, Jonquille, Fanfare, Loky, Nemo et Lotto ont été secourus par la fondation "30 millions d'amis", qui les a transférés dans son refuge spécialisé de "la Tuilerie" en Seine-et-Marne.
L'affaire a débuté par un signalement fait par un voisin, le lundi 30 novembre dernier par le biais de l'application "alerte maltraitance", créée il y a bientôt 3 ans par la fondation.
Aussitôt les responsables de l'association ont alerté les autorités et ce sont les gendarmes accompagnés des services vétérinaires qui sont intervenus très rapidement.
Dénutrition et infections
Sur place ils ont découvert neuf animaux qui pesaient chacun tout juste la moitié de leur poids normal et souffraient de nombreuses infections, desquelles il sera très long de les faire guérir.
Au-delà de leur état physique déplorable, ce sont des chiens extrêmement craintifs. A leur arrivée, ils étaient tétanisés. Il ne fait aucun doute qu’ils ont été élevés à la dure. La plupart pesaient la moitié de leur poids normal. Ils ont vécu sur du béton dans des températures pouvant être très froides.
Le propriétaire, un lieutenant de louveterie, les utilisait pour la chasse, puis les enfermait dans leurs cages en ne les nourrissant que très parcimonieusement. Il a immédiatement accepté de remettre ses chiens à l'association.
Dans les jours qui ont suivi l'homme a démissionné de ses fonctions, ce qui n'a pas pour autant incité la fondation "30 millions d'amis" à retirer la plainte qu'elle avait déposée pour actes de cruauté.
Chasser la peur des hommes
Une enquête suit son cours, menée par la gendarmerie.
Pour la directrice du refuge de "la Tuilerie", ces chiens sont particulièrement craintifs face aux humains : "il leur faudra plusieurs semaines pour refaire confiance à l’être humain. Nous les soignons et tentons de leur redonner goût à l’existence. Une fois qu’ils seront prêts, nous les proposerons à l’adoption".