Accueil des migrants, souci des plus défavorisés: le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Mgr Georges Pontier, a célébré vendredi "l'esprit de solidarité" contre la tentation du "repli sur soi", en ouverture de l'assemblée des évêques à Lourdes.
"Bien sûr il appartient aux états de fixer les règles" des flux migratoires, mais "quand nous voyons ces hommes, ces femmes, ces enfants, ces mineurs étrangers isolés dont le nombre ne cesse d'augmenter, (...) comment ne pas comprendre les gestes de ceux qui vivent un accueil risqué ?", s'est interrogé l'archevêque de Marseille, en se réjouissant que "l'esprit de solidarité (ne soit) pas mort dans notre pays".
"Ce n'est pas dans le repli sur soi ni la recherche des seuls intérêts nationaux ou catégoriels que l'on peut offrir un horizon de bonheur", a-t-il souligné dans son discours ouvrant l'assemblée plénière d'automne des évêques de France, qui se tient jusqu'au 8 novembre dans le sanctuaire marial pyrénéen.
A l'adresse de ceux qui "évoquent souvent les racines chrétiennes de l'Europe, les uns pour les protéger dans un espace étroit et tranquille, les autres pour s'en inspirer", Mgr Pontier a fait valoir que "le christianisme porte la vision d'une fraternité universelle de l'humanité", qui "permet de dépasser toutes les peurs".
Le président de la CEF (conférence des évêques de France) n'en a pas moins fait entendre la position de l'épiscopat sur les enjeux de bioéthique, notamment contre l'extension de la procréation médicalement assistée (PMA).
"Nous comprenons l'épreuve de ceux qui sont confrontés à la réalité de la stérilité. Leur souffrance appelle un accompagnement compréhensif. Pour autant, a-t-il exposé, "personne ne peut souhaiter fragiliser une société en brouillant les repères de la filiation, en taisant les droits et le bien primordial de l'enfant et en déconstruisant les liens entre générations".
Et la pédophilie dans l'Eglise ?
Toujours interpellé par l'association de victimes d'abus sexuels La Parole libérée, le responsable épiscopal a assuré que "le travail pour lutter contre la pédophilie s'amplifie", un an et demi après la mise en place de nouvelles mesures dans les diocèses.
"Pour ne parler que de l'Eglise, il est clair qu'il nous faut encore aller plus loin dans la compréhension de ce qui se joue dramatiquement dans ces crimes sexuels et dans l'existence de ceux et celles qui en ont été victimes", a-t-il cependant reconnu.