Après des impayés lors des éditions 2022 et 2023 du Festival de Luchon, un collectif de commerçants a décidé de porter plainte. En mars dernier, l'organisateur de l'événement avait concédé que la situation financière était "compliquée".
Cette fois, le collectif du Haut Comminges passe à l'action. Jeudi 20 juillet, ce collectif composé notamment d'hôteliers et de restaurateurs de la région, a porté plainte pour escroquerie et abus de confiance contre Christian Cappe, organisateur du Festival TV de Luchon et sa société Union Francophone.
Entre 150 000 et 200 000 euros d'impayés
Depuis près d'un an et demi, et l'édition 2022 du Festival, nombre d'entre eux se plaignent de factures impayées. Une addition comprise entre 150 000 et 200 000 euros, pour les éditions 2022 et 2023, que la direction du festival n'aurait jamais réglée.
"Ça fait un moment qu'on travaille, mais rien n'avance. Porter plainte c'est notre dernière solution" regrette Christophe Deschamps, co-organisateur du collectif et gérant de l'établissement Le Patio de Luchon, à Bagnères-de-Luchon.
Il détaille : "Nous n'avons pas tous été payés de nos prestations. Très peu de personnes ont été payées. Pour l'année 2022, tous les petits avaient été payés, mais c'est tout. En 2023, il n'y a que les hôteliers qui ont été payés".
Cette année, craignant de ne toujours pas être payé, le collectif avait obtenu du conseil municipal que 30 % de la facture sur le montant de prestation soit réglée aux hôteliers avec la subvention allouée par la ville. Las, rien de plus ne leur viendra. Le collectif se tourne alors vers les collectivités, qui subventionnent, en partie, le festival.
"Il ne faut pas que l'argent soit versé à l'Union Francophone parce qu'on n'en verra pas la couleur, estime Chirstophe Deschamps. On a demandé à la région Occitanie et au département de la Haute-Garonne de créer un fonds de subvention pour qu'on soit enfin payés".
Cappe avait reconnu une "situation financière compliquée"
En mars dernier, pour France 3 Occitanie, Christian Cappe avait reconnu une “situation financière compliquée”. Selon lui, ces délais importants de paiement s'expliqueraient par des retards de versement des subventions. “On a repris le festival en 2022 sans aucune trésorerie et avec des financements à la baisse localement. Nous étions en période de sortie de Covid. On sait très bien que les collectivités souffrent comme toutes les entreprises”, avait-il assuré à l'époque.
En parallèle de cela, la région a commandé un audit, dont le résultat n'a pas encore été rendu.