Le coup d'envoi des Jeux Olympiques approche et avant cette compétition, un autre évènement va animer les routes de France : le parcours de la flamme olympique. Mathieu Caubin, originaire de Lannemezan (Hautes-Pyrénées), est chargé de son organisation. Rencontre avec un homme comblé malgré des journées overbookées.
S'il fallait qualifier Mathieu Caubin, on pourrait le décrire comme un travailleur de l'ombre. À 32 ans, l'individu né à Lannemezan (Hautes-Pyrénées) est l'un des responsables de l'un des plus gros évènements de l'année 2024 : le parcours de la flamme olympique, qui précède le debut des Jeux Olympiques le 26 juillet.
Une histoire démarrée en famille sur la Route d'Occitanie
Mathieu Caubin grandit dans la vallée du Louron. Il fait toute sa scolarité dans le coin avant de partir à Toulouse (Haute-Garonne) pour ses études supérieures. Et valide une licence éco puis un master à l'IAE durant lesquels il effectue un double diplôme au Vietnam puis en Thaïlande.
Dans le même temps, il s'engage sur la route d'Occitanie de cyclisme avec son frère jumeau. Rien d'étonnant, car son père est le directeur de l'association qui dirige la course. "C'est l'histoire de la famille. Avec mon frère, on a été bénévole sur plein de courses VTT dans les Hautes-Pyrénées. Sur la Route d'Occitanie, on gérait le parcours, les partenariats, les liens avec les préfectures" complète-t-il.
Une expérience qui lui ouvre les portes du Tour de France, où il gère l'organisation de la course en tant qu'autoentrepreneur. Même chose pour les championnats du monde cyclistes. Avec son frère, il atterrit à l'organisation de la flamme olympique en septembre 2022, en étant recruté par une agence missionnée par Paris 2024.
"Le métier est relativement le même que sur la Route d'Occitanie" estime-t-il celui devenu véritable spécialiste de l'évènement sportif itinérant. "Cela va être 80 jours de parcours, avec du lien avec les forces de l'ordre, les SDIS et l'organisation de toute une caravane : le nombre d'interlocuteurs est impressionnant." Un travail de longue haleine, "tête dans le guidon", qui occupe aujourd'hui "200%" de l'esprit du haut-pyrénéen, entrecoupé de l'organisation de la Route d'Occitanie 2023 qu'il tient à ne pas abandonner.
"Qu'est-ce-que je vais pouvoir faire après qui va me faire vibrer ?"
Mathieu Caubin doit faire le lien sécurité organisation lors des 67 étapes où va passer la flamme. "Un travail monstrueux" rappelle l'organisateur, chargé de gérer le premier parcours de la flamme en plein été dans le pays. "C'est complètement nouveau. La seule manifestation des Jeux Olympiques qui se tiendra sur le territoire de 90% des départements et villes avec lesquels nous travaillons, c'est le relai de la flamme. Cela va être fou pour chaque village" poursuit-il.
Ses journées sont pleines du matin au soir. En charge d'une équipe de 15 personnes "parcours et convoi", il passe énormément de temps en réunion. "J'ai beaucoup de visios avec les préfectures, les départements. Je ne me déplace qu'une fois par semaine, notamment pour les nouvelles phases de construction du parcours" détaille-t-il.
L'enjeu sécuritaire est majeur : la France est attendue au tournant, particulièrement après le fiasco de l'organisation de la finale de la Ligue des Champions 2022. Mathieu Caubin en est conscient. "On ne peut pas mettre des barrières sur des centaines de kilomètres de parcours, c'est logistiquement impossible. Il y a une très forte attention des services de l'État, avec un dispositif particulier" assure-t-il, forcément anxieux face à de potentielles manifestations pouvant perturber le déroulé du parcours.
Une responsabilité, forcément, pour Mathieu Caubin. Mais pas seulement. "C'est un immense privilège de me retrouver à ce poste-là, moi qui viens d'une petite vallée du fond des Pyrénées" avoue-t-il modestement. "Ce projet ne reviendra pas en France avant longtemps. Je me demande parfois : qu'est-ce-que je vais pouvoir faire après qui va me faire vibrer ?" s'interroge-t-il, savourant la chance qu'il a.
Le parcours de la flamme démarrera le 9 mai 2024 à Marseille (PACA). Elle passera par Millau (Aveyron), Sète et Montpellier (Hérault) le 13 mai, Toulouse le 17 mai ou encore Auch (Gers) le 18 mai. Jusqu'à une fin de parcours le 26 juillet sur la Seine à Paris, lieu de la cérémonie d'ouverture des JO 2024.