Sept années seulement après le premier lâcher, la population de bouquetins dans les Pyrénées est de plus en plus importante. Le rythme soutenu de croissance laisse à penser qu'elle pourrait doubler d’ici quatre à cinq ans. Les indicateurs d'une réintroduction réussie.
Les bouquetins sont à nouveau chez eux dans les Pyrénées. Comme l'annonce le Parc national des Pyrénées, "sept années après le premier lâcher, les bouquetins ibériques sont désormais plus de 280 à évoluer sur les falaises du territoire."
Une véritable réussite pour cette opération de réintroduction dans le massif pyrénéen.
Pour obtenir ce résultat, il a fallu négocier et réaliser de nombreuses études afin de convaincre du retour du bouquetin. C'est de l'Espagne que sont issus, les animaux peuplant les versants des Pyrénées françaises.
148 animaux en provenance du Parc national de Sierra de Guadarrama (Espagne) sont lâchés à partir de 2014. Jusqu’en 2020, la population a eu le droit à un suivi minutieux, "quasi personnalisé", par les agents du Parc national des Pyrénées. Désormais, en raison de son augmentation importante, le suivi devient trop complexe.
Le rythme soutenu de croissance laisse penser que la population pourrait doubler d’ici quatre à cinq ans et atteindre les 500 têtes. Sous réserve d’hivers cléments. Par ailleurs, la dynamique de reproduction est très soutenue.
Ainsi, à Cauterets en 2021, 67% des femelles élèvent un cabri. En vallée d’Aspe, où le suivi individuel perdure du fait de la récente réintroduction, onze cabris sont nés cette année (4 en 2020) des dix-sept femelles que compte ce secteur (taux de reproduction de 65%). Deux d’entre elles, arrivées pleines au printemps 2021, ont su élever leur petit dans cet environnement nouveau, ce qui souligne leur parfaite adaptation aux falaises béarnaises. Enfin, il est à noter que la plupart des femelles se reproduisent dès l’âge de 2 ans alors que l’âge habituel pour une première portée est normalement de 3 ou 4 ans.
Avec un taux de survie de 80% des bouquetins en bonne santé et une reproduction soutenue, l'espèce est définitivement de retour sur les falaises pyrénéennes, après 100 ans d'absence.