Vous ne connaissez pas la montagne et pourtant les cimes vous appellent pour les vacances. Avant de partir et de lire les topos, quelques notions de vocabulaires s'imposent. En voici 10 avec explication.
L'été est là et l'envie de se dégourdir les jambes aussi, et avec lui, l'envie de s'évader vers de nouveaux horizons. Les Pyrénées, avec leurs paysages grandioses et leurs sentiers de randonnée variés, sont une destination idéale pour un séjour inoubliable.
- Le dénivelé, c'est quoi ?
En montagne, une randonnée ne se mesure pas qu'en kilomètres. Il faut compter avec le "dénivelé". Un défi vertical qui fait monter la cadence du cœur des randonneurs. C'est une ligne invisible qui relie le point le plus bas au point le plus haut d'un parcours. Pour le marcheur, c'est à la fois un ennemi à vaincre et un ami qui forge les mollets, car en montagne sur un relief pentu. Il n'y a donc pas de randonnée sans dénivelé.
Il faut compter 300 m de dénivelé par heure pour un marcheur moyen. Le temps de parcours est considérablement rallongé et la difficulté augmente. Dans tous les topos, l'indication existe. Il faut en tenir compte. Un débutant ne doit pas se lancer dans une randonnée de 1000m de dénivelé et le prendre comme une leçon d'humilité face à la grandeur de la nature.
Et pour en savoir plus sur la façon dont est calculé un dénivelé en montagne, voir la vidéo ci-dessous/
- Un névé ?, mais qu'est-ce ?
Vous savez ces taches blanches que vous voyez quand vous êtes au pied de la montagne. S'ils sont jolis dans le décor, il faut en réalité vous en méfier. Ces plaques de neige peuvent s'avérer piégeuse, notamment au petit matin quand elles sont encore gelées par la fraîcheur nocturne. Si à la descente, les névés peuvent vous ravir en effectuant quelques glissades maîtrisées. Il faut les aborder en étant attentif pas après pas. Éviter ceux qui sont trop pentus ou proches d'un ruisseau. Personne n'est à l'abri de la rupture d'un pot de neige. Les bâtons sont un atout pour éviter les faux-pas. - Un refuge, pour les randonneurs en itinérance
À ne pas confondre avec la cabane pittoresque du berger que vous aurez croisé sur l'estive. Le refuge est un établissement gardé par un gardien qui propose un hébergement et des repas. Ces prestations sont payantes. Il est important de réserver au préalable sa nuitée. En été, ces établissements des randonneurs en itinérance qui souhaitent voyager léger sans tente. Une expérience unique, dont les enfants sont friands. Mais attention, il faut prévoir un budget non négligeable (certains refuges ne prennent pas la carte bancaire) et se dire que ce n'est pas vraiment pour dormir que l'on s'y rend. -
Non l'isard n'est pas un chamois. Si les deux animaux se ressemblent et appartiennent à la même famille de cervidés. Sachez que l'isard ne vit que dans les Pyrénées. Le cervidé aime les cimes et les endroits escarpés. Vous le verrez plus facilement dans les Parcs régionaux (Parc National des Pyrénées) ou les réserves naturelles (celle d'Orlu par exemple en Ariège).
L'isard est agile, gracieux et se promène en haute montagne grâce à son pied sûr et son goût pour les endroits escarpés. Plus petit que son cousin le chamois, il mesure de 70 à 75 cm de hauteur au garrot et de 100 à 110 cm de longueur. Les mâles pèsent de 25 à 40 kg et les femelles de 20 à 32 kg. C'est sur les névés qu'ils traversent à vive allure qu'il est le plus facile de l'apercevoir. Des jumelles sont un plus. Les gardes des parcs savent les repérer et vous les indiquer. Ils seront toujours à une bonne distance de l'humain.
Voir cette publication sur Instagram - Un cirque, oui, mais sans clowns ni acrobates
En montagne, un cirque est une formation géologique naturelle en forme d'amphithéâtre, souvent créée par l'érosion glaciaire. Ces vastes dépressions semi-circulaires, entourées de parois abruptes, se trouvent généralement à la tête des vallées glaciaires. Les cirques sont caractérisés par leur fond plat et leur environnement escarpé, offrant des paysages spectaculaires et souvent servant de point de départ pour des randonnées ou des ascensions alpines. Un exemple emblématique est le Cirque de Gavarnie dans les Pyrénées, célèbre pour ses dimensions impressionnantes et ses cascades.
Voir cette publication sur Instagram - Un gave, plutôt côté ouest et centre de la chaîne des Pyrénées
Un gave est un terme géographique spécifique aux Pyrénées, désignant un cours d'eau de montagne. Originaire du mot gascon "gabe", signifiant "torrent", ce terme s'applique aux rivières rapides et tumultueuses que l'on trouve principalement dans les départements des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées.
Ces cours d'eau sont alimentés par la fonte des neiges et des derniers glaciers d'altitude. Parmi les gaves les plus connus, on peut citer le Gave de Pau, le Gave d'Oloron et le Gave d'Aspe
Ailleurs dans la chaîne de montagne, on parle de torrent et/ou de ruisseaux qui dévalent les pentes à vive allure. - Un port, à ne pas confondre avec ceux de la Méditerranée
Un "port" dans les Pyrénées ne désigne pas un port maritime, mais plutôt un col de montagne. C'est un passage naturel entre deux sommets, souvent utilisé par les randonneurs et les bergers pour traverser les chaînes montagneuses. Ces cols, ou ports, sont des points stratégiques dans les Pyrénées, permettant de passer d'une vallée à une autre. Un exemple bien connu est le Port de Balès, qui est fréquemment emprunté lors du Tour de France. Les ports offrent des vues spectaculaires et sont des lieux privilégiés pour observer la faune et la flore locales.
Les cols qui ont une forme de V sont appelés hourquettes. Encore une dénomination spécifique aux Pyrénées. Un exemple bien connu est la Hourquette d'Ancizan, située dans les Hautes-Pyrénées, qui est appréciée pour ses panoramas spectaculaires et son accès relativement facile. - Un "cairn", repère utile
Un cairn est un amas de pierres disposées en pile ou en monticule, que l'on trouve couramment en montagne pour marquer un sentier ou un point de repère. Ces structures sont particulièrement utiles dans les régions où les sentiers ne sont pas clairement balisés. Les randonneurs ajoutent souvent une pierre à ces cairns pour indiquer qu'ils ont suivi le bon chemin, contribuant ainsi à la sécurité et à l'orientation de ceux qui suivent. Par temps de brouillard, ils sont parfois le seul repère du randonneur. Bien que l'on soit toujours d'accord, en cas de mauvais temps, on ne part pas en montagne. - Un desman, les chanceux l'apercevront peut-être
Le desman ou le rat-trompette est si discret et est devenu si rare qu'il est très difficile de l'observer. Le petit mammifère semi-aquatique endémique des Pyrénées mesure environ 25 cm de long, il se distingue par son pelage gris-brun, son museau allongé en forme de trompe, et sa queue longue et aplatie. Cet animal discret, principalement nocturne, vit dans les cours d'eau de montagne et se nourrit d'invertébrés aquatiques. Considéré comme une espèce menacée et protégée, le desman est un indicateur de la qualité des écosystèmes aquatiques pyrénéens. Découvert en 1811, il reste largement méconnu et représente la biodiversité unique de la région, tout en étant vulnérable aux menaces environnementales.
- Un GR, grand ou petit ?
Des balises peintes en deux bandes rouge et blanche. C'est le signe que vous marchez sur un GR (un chemin de grande randonnée). Les Pyrénées sont traversées par le GR 10. La gestion des GR est assurée par la Fédération Française de la Randonnée Pédestre, qui veille à leur entretien et à leur balisage. Ils sont accessibles à tous les niveaux de randonneurs, des débutants aux plus expérimentés. Attention, à ne pas dévier sur le HRP, la haute route pyrénéenne, qui vous fera passer par les sommets, à réserver à des randonneurs aguerris.
Ces 10 mots plus ou moins techniques vous permettront de mieux comprendre les descriptions de randonnées dans les Pyrénées et de choisir des itinéraires adaptés à votre niveau et à vos envies.
N'oubliez pas de bien vous équiper et de vous préparer avant de partir en randonnée en montagne, et de respecter la nature en ne laissant aucune trace de votre passage.