Sans piscine pour s'entraîner, un club de natation artistique lance un appel à l'aide : "la natation est reine et nous récupérons les miettes"

À Tarbes (Hautes-Pyrénées), les nageuses de l'association de Natation Artistique n'ont pas de créneaux réservés pour leurs entraînements. L'agglomération ne leur en fournit pas En cause : un conflit entre l'association et un club nautique, qui semble difficile à se résoudre.

L'image est difficile à imaginer : une dizaine de jeunes filles, en plein entraînement de natation synchronisée, au milieu d'un bassin... rempli de monde. Ce sont pourtant les conditions actuelles des nageuses du club de Natation artistique de Tarbes (NAT). La jeune association, créée il y a 10 mois, n'a pas de créneaux réservés pour ses adhérentes, dans les piscines de l'agglomération. 

Une situation compliquée, que ses membres dénoncent dans une vidéo Instagram et une pétition, partagées le 3 mai. L'association questionne : "Injustice ? Favoritisme ? Négligence et désintérêt ?" Comment expliquer cet état de fait, alors que le club compte 40 membres et 5 entraîneurs ? 

Un conflit administratif  

En 2023, Anne-Laure Guin, alors entraîneuse et nageuse à l'EPSTN (Entente Pyrénées Séméac Tarbes Natation) décide de quitter de club et de créer une association centrée uniquement sur la natation artistique. "L'argent de nos adhésions partait à la natation, affirme-t-elle. On voulait faire des compétitions, avoir du meilleur matériel et évoluer." Avec elle, elle entraîne toutes les anciennes élèves de l'EPSTN. "Il s'agit d'un conflit administratif et juridique entre la présidente de l'EPSTN et Anne-Laure Guin, assure Thomas Da Costa, adjoint aux sports à la mairie de Tarbes. Et la NAT a inscrit ses membres, sans s'assurer d'avoir de créneaux."

"On a réclamé de créneaux mais l'agglomération nous les a refusés, raconte Anne-Laure Guin. Ils nous disent qu'il y a déjà deux associations nautiques à Tarbes, et que ce sont elles qui possèdent les créneaux. Le samedi, les 5 nageuses de l'EPSTN sont seules dans la moitié d'un grand bassin, tandis que nous sommes à l'extérieur. À la NAT nous sommes 5 entraîneurs, tandis qu'elles n'ont qu'une MNS (maître nageur sauveteur) payée par la piscine." 

Un sport "à la marge" 

"Tous les arbitrages sont pensés pour ne pas grignoter sur les créneaux du public, déclare Thoma Da Costa. Nous avons proposé une solution : l'EPSTN accepte de réintégrer les nageuses de la NAT dans ses créneaux, à condition qu'Anne-Laure Guin ne soit pas présente au bord du bassin lors des entraînements." C'était il y a un mois et depuis, le conseiller municipal assure que la NAT n'a pas répondu à cette demande.  

De son côté, Anne-Laure Guin souligne le fait que la NAT est "le seul club spécialisé dans la natation synchronisée dans les Hautes-Pyrénées. C'est un sport méconnu, mal considéré. La natation est reine et nous récupérons les miettes." Mais pour Thomas Da Costa, "dire que la natation artistique est un sport à la marge est totalement faux et diffamatoire. La pétition lancée par la NAT est un non-sens, c'est outrageux. Notre porte reste ouverte, nous souhaitons trouver une solution suite à la proposition que nous avons faite." 

Anne-Laure Duguin rappelle que ses nageuses ont participé récemment au Swim Artistic show de Cahors, où elles ont remporté "le prix spécial coup de cœur du jury, alors que ne nous nous entraînons de très mauvaises conditions." Le club espère présenter un gala à Lourdes, prochainement. 

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