1.000 doses en moins chaque semaine, avec une dotation réduite, le centre de vaccination de Tarbes doit fermer une demi-journée, le jeudi après-midi. Les rendez-vous déjà pris ont été décalés mais il va falloir être patient alors que la demande est forte à l’approche des vacances d’été.
La demande vaccinale est forte dans le centre de vaccination du parc des expositions de Tarbes qui fait le plein, notamment de jeunes. Les majeurs font en effet partie, depuis lundi 31 mai, des tranches d’âge éligibles à la vaccination.
1.000 doses en moins par semaine
Pourtant, alors que les taux d’incidence et de vaccination sont bons dans le département des Hautes-Pyrénées, le centre se voit contraint de fermer des créneaux, faute de vaccins disponibles. Des nocturnes ont déjà été annulées pour manque de doses allouées et la case du jeudi après-midi est maintenant retirée du planning des vaccinations.
De 1.000 vaccinations jour (et 6.000 par semaine), le centre passera à 800 jour (et donc 5.000 par semaine) à partir de ce jeudi 3 juin. Plus de doses pour certains départements, moins pour d’autres, la politique de distribution interroge l’équipe du centre de vaccination de Tarbes.
"Nous comprenons bien qu’il faut faire de la solidarité interdépartementale. Mais ce qui nous surprend, c’est que la vaccination a très bien fonctionné sur le département. Nos résultats sont probants, les chiffres du département sont parmi les meilleurs au niveau national en terme de taux d’incidence et maintenant on nous demande de ralentir, c’est paradoxal ! Il faut maintenir la pression vaccinale pour endiguer toute reprise" indique le Dr Hervé Gachies, coordinateur du centre de vaccination de Tarbes.
Des interrogations d'autant plus compréhensibles qu'en mars dernier, la France fournissait 3.000 doses de vaccin AstraZeneca à l'Andorre, alors à court de doses.
On nous dit qu'il faut vacciner massivement et ouvrir à d’autres tranches d’âge et maintenant on nous dit qu’il faut annuler des nocturnes et fermer des créneaux, tous ces paradoxes donnent une mauvaise image auprès de la population, par ailleurs très en demande ici, mais aussi auprès de nos équipes qui se sont investies depuis le début.
Des conséquences sur le taux d'incidence ?
En effet, une soixantaine de personnes se relaient pour gérer les rendez-vous de vaccinations pris par les Tarbais. Sur la matinée, le centre accueillait 400 à 450 personnes avec un rendez-vous toutes les cinq minutes environ. Une demande forte et constante, notamment chez les jeunes.
Le département est dans le peloton de tête des départements les mieux vaccinés. Le taux de vaccination y est de plus de 50%, contribuant très certainement au taux d’incidence bas dans cette zone des Pyrénées, 54 contre 110 pour 100.000 dans les Pyrénées Atlantiques voisines. Devoir relâcher les efforts pour cause de manque de doses allouées inquiète les équipes de vaccination locales qui craignent de « casser la bonne dynamique de vaccination ». Les responsables du centre de vaccination de Tarbes se veulent toutefois rassurants.
Moins de doses, plus d’attente
Cyrille Bouteille, coordinatrice au centre de vaccination de Tarbes voit défiler chaque jour des centaines de primo-vaccinés ou des personnes venues pour leur seconde piqure. Le centre étant contraint de réduire la voilure, l’attente sera nécessairement plus importante. L'infirmière indique que "tout le monde aura sa vaccination mais on va être obligés de déplacer des rendez-vous. Il va falloir patienter au moins 15 jours pour obtenir un RV pour une primo-injection pour pouvoir assurer d’abord les rappels".
Elle ajoute : "Je pensais qu’on allait augmenter les possibilités partout et permettre aux autres départements d’avoir de bons résultats également et non de diminuer les dotations des Hautes-Pyrénées mais apparemment ce n’est pas le cas".
Nous avons une forte demande mais pas assez de doses. C’est maintenant, avant les vacances, que les gens ont envie d’être vaccinés.
Plus d'un Bigourdan sur deux a déjà reçu sa première dose de vaccin, un sur quatre les deux injections. Espérons que le centre de vaccination puisse à nouveau recevoir rapidement le nombre de doses nécessaires pour maintenir la cadence.