Une éleveuse de brebis à Lançon dans les Hautes-Pyrénées a découvert une carcasse devant sa bergerie. Plusieurs traces désignent un ours. La bergère se sent démunie et en colère.

"Quand je suis arrivée à la bergerie vendredi matin, j’ai vu que le volet était ouvert, il avait été forcé". Françoise Salle Canne n’imaginait pas à ce moment-là que le cambrioleur était un ours. Mais en contournant le bâtiment qui abrite ses 300 agneaux, elle découvre une carcasse. Il ne restait que les pattes, la tête et les côtes.

"Il est rentré et il a tué le mouton dedans", dit-elle précisant que la panse de l’animal était à l’intérieur. Une équipe de l'office français de la biodiversité est venue faire les constatations. Selon la bergère, ils ont trouvé des traces ; des poils et des empreintes autour de la carcasse, l’une d’elles, souligne-t-elle, aurait été mesurée à 26 centimètres sans les griffes.

Françoise Salle Canne est bergère à Lançon dans les Hautes-Pyrénées. Elle élève 250 brebis mères, 300 têtes au total avec les petits. La bête tuée était un futur reproducteur. Une autre blessée à l'épaule a été euthanasiée.

 

"La bergerie est à 50 mètres des premières habitations"

Cette éleveuse âgée de 55 ans se sent démunie et en colère. "Le problème c’est que même avec des agneaux enfermés on n’est pas tranquille", dit elle. "La bergerie est à 50 mètres des premières habitations. Imaginez, on a beaucoup de gens qui se promènent par ici qui font leur footing ou du vélo !, Il y a un réel danger. Pas que pour les moutons, pour la population aussi, ça fait peur. Depuis deux jours je ne dors plus, je ne sais plus quoi faire".

D’après la taille des empreintes, elle pense que l’auteur de la prédation pourrait être Goiat. Un ours réintroduit dans les Pyrénées espagnoles en juin 2016 et classé ours à problème en raison de son comportement anormalement prédateur notamment avec les chevaux.

Elle le reconnait, elle a toujours été contre la réintroduction d'ours slovènes dans les Pyrénées. "Il ne se comporte pas comme l’ours brun il est plus carnivore", assure la bergère. En juin, elle emmènera ses bêtes en estive mais d’ici là, elle devra les garder dans la bergerie avec la crainte que l’ours rode encore dans le secteur. "Moi je voudrais qu’on prenne cet ours et qu’on le mette dans une réserve, qu’on le sorte d’ici qu’on l’isole de la vraie vie."

Une manifestation pour réclamer le retrait de l'ours Goiat

L'association pour la sauvegarde du pastoralisme des Pyrénées (ASPP 65) organise une manifestation après cette nouvelle prédation. Elle est prévue jeudi matin à Arreau (Hautes-Pyrénées). Contacté par France 3 Occitanie, le co-président de l'ASPP, Bernard Teysseyre, précise que "les éleveurs vont demander le retrait de cet ours dangereux pour l'homme. On sait que c'est Goiat. La façon dont il a attaqué c'est lui. S'approcher aussi près des maisons, il n'y a que lui pour faire ça. Un nouveau cap a été franchi. Il est rentré dans la bergerie s'exclame l'éleveur !"

L'association a également demandé une entrevue avec le préfet des Hautes-Pyrénées.

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