Un maillon de l'effort de guerre en faveur de l'Ukraine stoppe sa production de munitions

Les Forges de Tarbes sont en première ligne pour la fourniture de munitions à l'Ukraine. Mais la production est à l'arrêt depuis plusieurs semaines. La direction de l'entreprise se veut rassurante et évoque une difficulté passagère. Les syndicats dénoncent un problème structurel : un manque de financement et d'investissement.

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Les Forges de Tarbes occupent une place stratégique dans l'effort de guerre envers l'Ukraine. L'usine et ses 60 salariés produisent des corps d'obus pour un fournisseur, KNDS Nexter.

Ce dernier est en bout de chaîne pour concrétiser la promesse faite par l'Union européenne et la France de livrer des munitions à Kiev. Mais, depuis plusieurs semaines, son partenaire basé à Tarbes a arrêté sa production, comme l'a révélé l'Usine nouvelle

La direction des Forges de Tarbes reconnaît un problème, mais évoque une situation provisoire. 

"Un arrêt temporaire"

En 2021, Europlasma a repris les Forges de Tarbes. Depuis son siège social, à Pessac en Gironde, la direction affirme au mensuel économique : " il n'y a pas de problème de production à Tarbes". En revanche, elle reconnaît que "cette dernière a néanmoins dû être arrêtée temporairement afin d'éviter tout problème de stockage et de gérer au mieux la trésorerie".

Cette déclaration démontre que l'entreprise rencontre bien, comme le soulèvent les syndicats, un problème de financement. 

Depuis le 1er janvier 2024, environ 10 000 pièces ont été livrées. Il y a également un stock important à Tarbes.

Europlasma

Europlasma donne une date ou plutôt une échéance pour un retour à la normale. L'entreprise souligne, en effet, que "l'approvisionnement en matière première reprendra dans les 15 jours". Cela sous-entend que la production pourrait reprendre avant la fin du mois de mars.

En attendant, "ce temps d'arrêt est mis à profit notamment pour réaliser des opérations de maintenance et installer de nouvelles machines".

Europlasma insiste également sur les dépenses d'investissements réalisées et les financements de l'État perçus, en réponse aux inquiétudes des syndicats des Forges de Tarbes.

L'inquiétude des syndicats

Europlasma précise que " l'État s'est engagé à hauteur de 7,1 M d'euros sur les 12 M d'euros que compte le programme d'investissements. La société a d'ores et déjà touché 1,5 million d'euros et le versement du solde interviendra lorsque 80% des dépenses d'investissements auront été engagées".

Une déclaration en forme de réponse aux interrogations des syndicats des Forges.

Représentante de la CGT, Josiane Frétier s'alarme de cette situation : "Cela fait plus de six mois que l’on alerte sur cette situation, sur ce manque de financement d'investissement sur les panne récurrentes sur notre incapacité à honorer les commandes de nos clients, assure la syndicaliste. Donc ce qu'on souhaite c'est que Monsieur le Préfet remette en place les commissions de suivi qui existaient au départ, c'est les commissions dans leur forme initiale donc avec des représentants des pouvoirs publics commissaire du Gouvernement etc la direction les salariés les élus locaux pour qu'en fait on se met autour de la table et qu'on regarde la réalité. La réalité industrielle des forges de Tarbes".

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Les Forges de Tarbes sont en première ligne pour la fourniture de munitions à l'Ukraine. Mais la production est à l'arrêt depuis plusieurs semaines. La direction de l'entreprise se veut rassurante et évoque une difficulté passagère. Les syndicats dénoncent un problème structurel : un manque de financement et d'investissement. ©Jean Colonna - Pascale Félix - FTV

"Si on reste comme ça sans travail sans activité dans l'usine, c'est que c'est que les gens ils saturent, ajoute-t-elle. Ils n’en peuvent plus. Ils risquent de partir. Et derrière ne plus revenir donc ça c'est notre problème et quand on connaît les problèmes de recrutement, il faut pas le prendre à la légère." La direction indique que ce temps est utilisé pour des opérations de maintenance et l'installation de nouvelles machines interpellée par la CGT le ministre des Armées envisage de se rendre sur place.

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