Les 120 évêques catholiques de France se réunissent en assemblée plénière à partir du 5 novembre à Lourdes pour annoncer une possible allocation "financière" pour les victimes de pédocriminalité dans l'Eglise. Olivier Savignac, abusé par un prêtre quand il avait 13 ans, trouve l'annonce salvatrice.
La mesure est inédite en France, un tel mécanisme permettrait de "poser des gestes concrets à destination des victimes", affirme Thierry Magnin, secrétaire général et porte-parole de la Conférence des évêques de France. Lors de la prochaine assemblée plénière des évêques de France qui se tiendra à Lourdes à partir du 5 novembre, une possible indemnité financière à destination des victimes de pédophilie sera annoncée.
Pour Olivier Savignac, victime d'abus sexuel de la part d'un prêtre à l'âge de 13 ans, cette future annonce est une bonne chose pour permettre aux victimes de faire leur deuil.
Déjà 2000 victimes potentielles identifiées
Lors de l'édition de l'automne 2018 dans la cité mariale, les évêques avaient voté la création d'une commission chargée de faire la lumière sur les crimes commis par des clercs ou des religieux depuis la fin des années 1950. La Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (Ciase) a, depuis, été mise sur pied et a démarré ses travaux en juin.Son président, Jean-Marc Sauvé, ex-vice-président du Conseil d'Etat, viendra en rendre compte jeudi devant les évêques. Lors de ses trois premiers mois d'activité, cette instance a reçu 2.000 appels téléphoniques, mails et courriers et commencé à entendre 16 victimes ou témoins d'abus.Lors d'un vote samedi, l'épiscopat aura, cette fois, à se prononcer sur une possible "allocation de reconnaissance financière" de la souffrance vécue par les victimes.
Une somme forfaitaire
Ce "geste fort de solidarité ne sera pas une indemnité", mais plutôt "un forfait, dont le montant fait partie des discussions" et qui pourrait être mis en oeuvre en "2020", a affirmé Thierry Magnin.Pour Olivier Savignac, cette forme pose problème. Pour lui, cette reconnaissance doit passer par une étude au cas par cas. Le trentenaire regrette aussi le mode de financement. Les fidèles seraient mis à contribution. ''C'est une façon de se défausser" estime la victime. La Corref, qui représente les religieuses et religieux des instituts et congrégations et qui participe aux côtés de la CEF au financement de la Commission Sauvé, avait préconisé, en juin, de ne pas devancer la fin des travaux de cette commission, prévue fin 2020.
Regardez le témoignage d'Olivier Savignac :
Le reportage complet de France 3 Occitanie :