Ryanair doit reverser 8,5 millions d'euros à la France, a annoncé vendredi la Commission européenne. Cette somme correspond aux aides accordées à la compagnie low cost irlandaise pour promouvoir la destination de Montpellier.
Entre 2010 et 2017, la compagnie irlandaise Ryanair a bénéficié d'aides publiques de la part de l'aéroport de Montpellier Méditerranée, par le biais d'une association de promotion du tourisme en région Occitanie : l'association de promotion des flux touristiques et économiques (APFTE).
En juillet 2018, l'Union européenne a lancé une enquête pour vérifier la conformité de ces aides après une plainte d'une compagnie concurente, Transavia, filiale d'Air France.
Jugées illégales par la Commission européenne, Ryanair devra rembourser aux collectivités territoriales les 8,5 millions d'euros d'aides reçues. A savoir la région Occitanie, la métropole de Montpellier, le département de l'Hérault, la ville de Montpellier, la CCI Hérault et la communauté d’agglomération du Pays de l’Or.
Très chères publicités
L'argent public été utilisé pour des publicités en ligne sur le site de Ryanair afin d'inciter les passagers européens à prendre l'avion pour Montpellier. Selon la Commission européenne, certains paiements ont été effectués entre l'association de promotion des flux touristiques et économiques (APFTE) - indépendante et financée par les autorités locales françaises - et la compagnie à bas prix pour promouvoir l'aéroport de Montpellier.Pour Jean-Yves Labattut, directeur de l'assocation, ces contrats ont été signés pour valoriser un territoire, et non un aéroport ou une ville. Il conteste un autre point du rapport de l'Union européenne :
Nous n'avons pas signé de contrat pour ouvrir une ligne mais des contrats de flux touristiques" Jean-Yves Labattut.
"Avantage déloyal et sélectif"
Pour la Commission européenne, cet avantage est déloyal et sélectif sur ses concurrents, il porte préjudice à d'autres régions et aéroports régionaux et n'est pas conforme au droit européen.
Les compagnies qui ouvrent une ligne dans un aéroport régional peuvent bénéficier d'aides publiques, pendant un maximum de trois ans. Selon Jean-Yves Labattut, "Ryanair partait si ces aides n'étaient pas renouvelées".
Problème récurrent
Le gendarme européen de la concurrence a de nouveau condamné le modèle économique de la compagnie irlandaise. Ces dernières années, Bruxelles a constaté les mêmes anomalies avec les aéroports de Nîmes, Pau et Angoulème.
Pour Nîmes-Garons la compagnie avait été condamnée à payer 6.4 millions d'euros. Cinq ans plus tard, la somme n'a pas été remboursée et le dossier n'est toujopurs pas clos.
Si Ryanair ne déssert plus l'aéroport de Montpellier-Méditerranée depuis avril, elle est présente dans 32 aéroports français, dont Béziers-Cap d'Agde, Nîmes-Garons, Carcassonne-Salvaza et Perpignan-Rivesaltes.