Vacanciers tabassés, menacés de mort, traités de "négro", et de "sale pédé", trois agents du camp naturiste du cap d'Agde doivent comparaître devant le tribunal correctionnel de Béziers pour des violences en réunion. "Menaces" et "omerta" planant sur le procès, l'audience, qui devait se tenir en janvier, avait été renvoyée

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En janvier le procès avait tourné court. Massimo M., 22 ans, Lorenzo R., 24 ans et Jean-Luc B. 60 ans, trois agents du camp naturiste du cap d'Agde doivent comparaître devant le tribunal correctionnel de Béziers ce vendredi 7 juin "pour des violences en réunion en raison de l'origine et de la couleur de peau", des insultes racistes et homophobes pour l'une des quatre victimes.

Violence extrême

Les faits reprochés sont d'une violence extrême. Ils remontent au 27 mai 2023. Alors qu’il présente son ticket d'entrée, Marcos, un chef d'entreprise d'origine brésilienne est violemment plaqué au sol, traité de "sale negro" et roué de coups. Jean-Luc B., un autre agent saute sur sa jambe. Brisée net, elle présente une fracture ouverte. Le quinquagénaire est ensuite jeté nu à l'entrée du village. Opéré en urgence, il aura 60 jours d'ITT.

Selon les agents en revanche, le quinquagénaire serait entré illégalement dans le village naturiste par la plage de la baie des cochons, aurait tenu des propos menaçants et donc été reconduit à l'extérieur du site.

Plusieurs plaintes

Le chef d'entreprise porte plainte à sa sortie de la clinique. Trois autres plaintes suivront et seront déposées contre l'employé municipal et responsable de la barrière du camp naturiste et ses collègues.

Défiguré

Une des plaintes est consécutive à un autre événement, le 27 juin 2023. Dans la soirée, un homme de 44 ans, ivre mais possédant un ticket d'entrée est contrôlé à la barrière par trois agents. Il est défiguré après avoir reçu plusieurs coups de poing à la tête et au visage de la part d'un homme identifié comme étant Massimo M. Là encore, devant les policiers, l'agent de sécurité niera les faits.

Menacés de mort

En septembre de la même année, un serveur de bar saisonnier aurait été tabassé  toujours par Massimo M. et ses acolytes. Lui aussi aurait été violemment frappé au visage pour dire où se cachait son colocataire avec lequel l’ancienne petite amie de Massimo M. était sortie. Le jeune homme en question se sachant menacé s'était enfui en pleine saison. Pour les dissuader de porter plainte, la victime et sa famille avaient été menacées de mort.

"Omerta" et "peur des représailles"

Les agents du village naturiste, placés en garde à vue en décembre 2023, nieront "toute violence". À l'ouverture du procès le 19 janvier 2024, les avocats de la défense, pointant une enquête incomplète, avaient obtenu un supplément d'information et un report d'audience. La procureure, qui avait parlé "d'omerta" sur le camp naturiste d'Agde, avait évoqué "le refus de certaines personnes d'être entendues et les difficultés pour les victimes à porter plainte de peur des représailles".

Appuis politiques

Les appuis de Massimo M., champion de kickboxing et fils d'un responsable LR proche de l'ancien maire d'Agde (Gilles d'Ettore, aujourd'hui incarcéré), avaient aussi été soulevés par de nombreux témoins à l'audience qualifiée "d'électrique" par certains journalistes. Les prévenus comparaissaient libres sous contrôle judiciaire.

Le procès avait été reporté. Il pourrait de nouveau être renvoyé ce vendredi. Les victimes devront s'armer de patience.

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