Michel Rigattieri, un ancien policier, comparaît devant la cour d’assises de Montpellier pour avoir tué sa compagne d’une balle dans la tête en mai 2011 à Sète. Il nie les faits.

La famille de Danielle Courrieu s'est armée de patience. Il y a dix ans que cette quinquagénaire est morte à Sète. Tuée d’une balle dans la tête tirée par son compagnon, Michel Rigattieri, un ancien policier alors âgé de 63 ans. Une balle de pistolet en plein front le soir du 2 mai 2011.

Pendant 10 ans, la famille de la victime et son avocate Maryse Pêchevis ont bataillé ferme pour que l’affaire soit renvoyée aux assises.

Alcool

L’auteur présumé du coup mortel a, dans un premier temps, expliqué que son geste était accidentel. Michel Rigattieri est un policier à la retraite passionné par les armes à feu et alcoolique. Il avait encore beaucoup bu ce soir -là pusqu'il avait 2, 6 grammes d’alcool par litre de sang.

Il dit aux enquêteurs que sa compagne a voulu manipuler son pistolet. Le coup serait parti lorsqu’il a récupéré l’arme pour la nettoyer. Une version impossible à croire pour les proches de la défunte. Danièle Courrieu était une femme fragile, dépressive et traumatisée par les armes depuis que son fils en avait utilisé une pour se suicider.

Dans un premier temps, Michel Rigattieri sera incarcéré pendant 16 mois . La justice conclura à un homicide involontaire et renverra l'auteur du coup mortel devant le tribunal correctionnel.

De la correctionnelle aux assises

Cependant, les témoignages du voisinage font état de violences conjugales : Danièle Courrieu avait fréquemment des bleus au visage. Me Pêchevis, l’avocate des parties civiles soulèvera donc l’incompétence du tribunal correctionnel et finira par être entendue : il s'agit bien d’un meurtre.

Nous sommes en 2015, la justice revoit donc sa copie : le tribunal de Montpellier rejette la version d’un tir accidentel et renvoie Michel Riggattieri devant les assises... mais le parquet fait appel !

Il faudra quatre années supplémentaires pour que les magistrats de la cour et ceux de l’accusation soient d’accord et que l’affaire soit enfin audiencée.

Le procès s'ouvre enfin

A l’ouverture du procès ce lundi 13 septembre devant la cour d’assises de l’Hérault, il n’était encore pas certain que l’accusé se présente à l’audience. Michel Rigattieri est venu. Assisté de son nouvel avocat commis d’office, David Mendel.

L’accusé s’est brièvement exprimé lorsque la cour a examiné sa personnalité. Il a nié être quelqu’un de violent ou d’alcoolique disant n’avoir jamais frappé qui que ce soit, homme ou femme.

Face aux éléments de la présidente, qui a évoqué une scène durant laquelle il aurait menacé son ex-femme en lui pointant le pistolet sur la tempe, l'ex-policier a maintenu que c’était faux. Lorsqu’il y a un problème c’est toujours la faute des autres. Ce sont les autres qui mentent à son propos . 

Vous êtes fâché avec beaucoup de monde, c’est la faute des autres ...

Une juge assesseure à la cour d'assises

Un arsenal

Michel Riggattieri une fois encore, n’a pas reconnu les faits.

L’accusé est passionné par les armes. Quatre carabines, dont deux fusils à canon scié, sept revolvers ou pistolets et de nombreuses munitions ont été saisies chez Michel Rigattieri. A l’audience, on évoque un gardien de la paix qui se promenait dans la rue en treillis en se vantant d’avoir fait la guerre d’Indochine et d’avoir travaillé à la DGSE.

La parole à la partie civile

Les frères et sœurs de la victime Danielle Courrieu, sont naturellement présents à ce procès qu’ils n’espéraient plus. Ils témoigneront demain, mardi 14 septembre, tout comme la mère de la victime.

Le verdict est attendu mercredi.

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