Cette semaine, une jeune Gardoise et un maçon de 35 ans ont été jugés pour l'épouvantable meurtre d'un bébé de 21 mois, Kenzo. La cour d'assises de l'Hérault a rendu son verdict vendredi soir.
Bien qu'il ait nié les faits pendant le procès, Teddy Maton, le beau-père de Kenzo, a été condamné vendredi soir à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d'assises de l'Hérault pour "le massacre" de Kenzo. Sa peine est assortie d'une période de sûreté de 22 ans.
La mère de l'enfant, Angelina Seine, a pour sa part été condamnée à 30 ans de réclusion criminelle, avec 18 ans de sûreté.
Réquisitions
Vendredi matin, à la cour d'assises de Montpellier, l'avocat général avait requis 20 ans contre la jeune femme aujourd'hui âgée de 23 ans, "qui a assisté à la mise à mort de son fils et n'a rien fait alors qu'il suffisait de sortir, de crier".L'avocat général, qui a requis les peines maximales contre les deux accusés, avait rappelé que près d'une centaine d'ecchymoses récentes avaient été relevées sur tout le corps de l'enfant, décédé d'un éclatement du foie dans le huis-clos d'une chambre d'hôtel à Lunel dans l'Hérault, le 14 février 2017.
"Un sauvage et une mère indigne qui a laissé faire"
A la barre, des médecins ont comparé ce qu'avait subi le bébé à la violence d'un accident de la route."Vous jugez le massacre d'un enfant dont le supplice aura duré quatre mois et demi, vous jugez des bourreaux d'enfants", a lancé l'avocat général. "Ce procès c'est celui d'un sauvage et d'une mère indigne qui a laissé faire", a estimé M. Gutierrez, parlant d'un couple toxique, destructeur qui va martyriser, sacrifier Kenzo.
"Ca va mal finir, tu me fais peur"
L'avocat général est revenu sur une vidéo du 15 décembre 2016 où l'on voit le bébé nu sur le sol dans un terrain vague et le compagnon feindre de l'écraser avec son véhicule de nuit, les phares braqués sur l'enfant pendant que la mère filme.Il a également mis l'accent sur le terrible épisode du 21 janvier 2017, lorsque Teddy Maton est accusé d'avoir brûlé le pouce gauche du petit garçon au 3ème degré avec un briquet. "On ne peut pas imaginer la souffrance du petit, les cris qu'il a dû pousser", a poursuivi Georges Gutierrez.
L'avocat général a lu des chapelets d'injures, de menaces de mort, d'incitation à frapper l'enfant que contenaient des messages du maçon héraultais à sa compagne, relevant qu'elle était également frappée.
"Ca va mal finir, tu me fais peur", écrivait-elle à son compagnon quelques jours avant la mort de l'enfant "Mon fils et moi, on n'est pas tes souffre-douleurs".
Meurtre, torture et barbarie
L'avocat général a jugé "consternant" que les différents médecins qui ont vu l'enfant, notamment pour une grave brûlure, n'aient pas signalé de maltraitance.L'homme, âgé de 35 ans, devait répondre de "meurtre d'un mineur, torture ou acte de barbarie sur un mineur par une personne ayant autorité sur lui et récidive de violences habituelles". Lors du procès, sa défense a toutefois accablé son ex-compagne, affirmant qu'elle était celle qui avait "donné les coups" mortels, et demandé l'acquittement de Teddy Maton.
La mère de l'enfant était pour sa part jugée pour complicité de torture ou acte de barbarie sur un mineur par un ascendant, non dénonciation de mauvais traitements, privations, agressions ou atteintes sexuelles, non dénonciation de crime, non assistance à personne en danger et violences habituelles sur un mineur.