La basse plaine de l'Orb, près de Béziers dans l'Hérault, est en danger. Le sel dans les sols provoque une catastrophe économique. Les acteurs locaux ont décidé de réagir avec un barrage sur le fleuve pour éviter la remontée du sel depuis la mer et protéger les terres et les surfaces agricoles.
C'est un paysage de désolation qui s'affiche dans la basse plaine de l'Orb, située non loin de Béziers. Dans ce champ de maïs, de rares plants mais ils ne se sont pas développés, ils sont rachitiques. Le sel attaque la terre et tout ce qui y pousse.
Le sel a tout détruit
À cette époque de l'année, les céréales de l'exploitation agricole de Benoit d'Abbadie devrait atteindre 1m50. Aujourd'hui, il n'y aura pas de récolte, le sel a tout détruit. Avec au minimum 60 000 euros de perte pour cet agriculteur.
C'est un sentiment de désespoir de voir tout le travail de l'agriculture qui a été fait sur cette parcelle et qui est ruiné par toutes ces remontées de sel, par le côté stérile des terres qui va terriblement impacter les récoltes et financièrement toute l'agriculture.
Benoît d'Abbadie, agriculteur.
À quelques kilomètres de là, le sel a aussi fait des ravages. Dans cette parcelle de vigne, les raisins sont atrophiés, les feuilles semblent comme brûlées par le soleil. Une catastrophe pour ce jeune viticulteur.
"On arrache, on ne plante plus rien"
"J'ai connu toutes ces parcelles avec plein d'arbres, plein de vignes, toujours tout vert. Et là, il y a des champs à l'abandon, on arrache, on ne plante plus rien parce que c’est inculte, il y a vraiment trop de sel. Il n'y a plus rien à faire, même si on submerge d'eau, cela va tenir la vigne un an ou deux, mais si on ne fait rien en amont, on va la perdre quand même, il y a trop de sel", constate Mathieu Marto, viticulteur.
Un barrage anti-sel
Le fautif ? lI s'agit de l'Orb. Le débit du fleuve n'est plus assez fort, la mer pénètre dans son lit jusqu'à 20 kilomètres dans les terres.
Pour les acteurs économiques de la région, il est temps de réagir. Sous forme d'un collectif, viticulteurs, agriculteurs et professionnels du tourisme proposent une solution : la création d'un barrage anti-sel.
Il y a plus qu'urgence, si on ne fait rien, dans quelques années, avec ce temps, on est mort ! On en parle depuis des années mais on ne voit rien bouger ! Si on ne prend pas le taureau par les cornes, il y a 2 800 hectares de perdus et 300 familles impactées.
Paul Thomas, président de la Protection la Basse Plaine de l'Orb.
Une étude de faisabilité du barrage est en cours de réalisation.
Écrit avec Stéphane Taponier.
