Ce samedi, 150 forains se sont donné rendez-vous sur les Allées Paul Riquet de Béziers, en bas de la grande roue, pour manifester leur colère. Au même titre que les commerces, ils réclament le droit de pouvoir rouvrir leurs stands et manèges.
Avec l'arrivée des beaux jours, les forains espèrent plus que jamais pouvoir reprendre leur activité. À l'arrêt depuis l'automne 2020, ils guettent fébrilement les annonces du gouvernement chaque semaine dans l'espoir de pouvoir remettre leurs stands et manèges en route.
Mais pour l'instant, pas de nouvelles... si ce n'est pour les parcs d'attractions. Le Parc Astérix, le Puy du Fou et le Futuroscope doivent en théorie rouvrir leurs portes au public au début du mois d'avril. Seul le parc Disneyland Paris a annoncé le report de son ouverture, initialement prévue le 2 avril.
Manifestation au pied de la grande roue de Béziers
Ce samedi après-midi, 150 forains se sont réunis pour manifester sur les Allées Paul Riquet de Béziers, surplombées par la grande roue. Parmi eux, on trouve des professionnels de Nîmes, Toulouse, Orange et Marseille, avance Pierre Py de l'intersyndicale des forains du Grand Sud.
Au programme, discours et distribution de pommes d'amour et de barbes à papa. Les manifestants n'ont qu'une seule revendication : que la fête reprenne !
"Les gens qui nous dirigent connaissent mal notre profession", regrette Jean Dubois, co-organisateur de la manifestation et propriétaire de la grande roue biterroise. Comme ses confrères et consoeurs, il ne comprend pas pourquoi les manèges ne pourraient pas rouvrir au même titre que les autres commerces.
C'est inadmissible que les galeries marchandes soient ouvertes et qu'on nous laisse mourir.
Béziers, future capitale de la fête foraine ?
Dans la foule, le maire de Béziers Robert Ménard, présent sur place, s'adresse aux manifestants. "Je suis scandalisé que, quand on parle aux commerçants, on vous oublie", déclare-t-il.
Je prends un engagement ici : le jour où l'on rouvrira les parcs d'attractions, si on ne vous laisse pas travailler, je vous jure sur la tête de mes enfants que vous pourrez travailler ici, sur les Allées Paul Riquet à Béziers.
L'édile et sa compagne, la députée Emmanuelle Ménard, ont adressé vendredi 12 mars une lettre au Premier ministre Jean Castex pour réclamer la reprise des fêtes foraines. "Dès le début de l'épidémie, cette profession a perdu l'essentiel de ses revenus", défendent-ils.
Les deux élus rappellent l'importance de cette tradition festive et assurent être prêts à apporter leur soutien aux forains dans la mise en place de leur protocole sanitaire. Le maire d'Alignan-du-Vent, dans l'Hérault, se dit également disposé à prendre les mêmes engagements dans sa commune.
Une inquiétude grandissante
Croisée sur les Allées les bras chargés de pommes d'amour, Marilyn Janselme ne cache pas son inquiétude face à l'avenir. "Nous sommes forains depuis des générations. On ne peut rien faire d'autre."
Sans travail depuis des mois, la professionnelle de la fête a postulé dans la grande distribution mais sa candidature n'a pas été retenue.
On ne sait pas ce qu'on va pouvoir transmettre à nos enfants. Est-ce qu'on va pouvoir tenir jusqu'à ce qu'ils reprennent les manèges ? C'est une tradition qui risque de se perdre.
Les forains espèrent désormais pouvoir être entendus. En octobre dernier, ils avaient déjà fait part de leurs craintes lors d'une manifestation sur l'autoroute A9 : une centaine de personnes et une quarantaine de camions avaient bloqué le péage du Boulou, dans les Pyrénées-Orientales, pour alerter le gouvernement.