5 détenus ayant commis des dégradations et des violences lors des incidents survenus au sein du centre pénitentiaire de Béziers le 21 mars, ont été jugés lundi soir. Certains ont été condamnés à des peines de prison ferme par le tribunal correctionnel.
Dimanche, l'Administration pénitentiaire avait promis une réponse "ferme" à l'encontre des détenus ayant participé à des mouvements collectifs de protestation dans les prisons, mises sous cloche pour limiter la propagation du coronavirus.
Dès l'annonce mardi de la suspension des parloirs pour les familles venant rendre visite aux détenus, décision liée au confinement général de la population française, des incidents ont eu lieu dans plusieurs établissements pénitentiaires, notamment à Béziers dans l'Hérault.
La majorité des 188 établissements pénitentiaires n'ont pas été touchés mais dans une trentaine d'entre eux des actions collectives ont éclaté : les détenus ont refusé de réintégrer les cellules après les promenades dans les cours des prisons.
Samedi à Béziers, ces protestations se sont accompagnées de dégradations.
Selon le communiqué de presse de Raphaël BALLAND, procureur de la République près le TGI de Béziers, 5 détenus ont donc été condamnés dans le cadre de ces événements lundi soir en comparution immédiate :
- 12 mois d'emprisonnement avec mandat de dépôt pour un homme de 21 ans qui a forcé avec une barre de fer le grillage d’une cour de promenade, ainsi que pour avoir outragé et menacé de mort un surveillant pénitentiaire ;
- 6 mois d'emprisonnement avec mandat de dépôt pour un homme de 24 ans qui a participé à la dégradation de ce grillage ;
- 6 mois d'emprisonnement avec mandat de dépôt pour un homme de 38 ans qui a craché sur un membre des ERIS dans le cadre d’une rébellion ;
- 6 mois d'emprisonnement avec mandat de dépôt pour un homme de 29 ans qui a jeté une bouteille en plastique en direction des agents des ERIS sans parvenir à les atteindre.
- 3 mois d'emprisonnement avec sursis pour un jeune homme de 18 ans jamais condamné jusqu'à présent et qui était en détention provisoire, pour avoir dégradé les fils d'une cabine téléphonique.
Des investigations sont encore en cours pour identifier d'autres auteurs des dégradations commises au sein du centre pénitentiaire. Le préjudice est estimé à plus de 20 000 €.
Cinq détenus testés positifs en France
Pour le moment en France, 5 détenus ont été testés positifs au coronavirus, selon la Chancellerie.L'un d'entre eux est un détenu du centre pénitentiaire de Villeneuve-lès-Maguelone, près de Montpellier dans l'Hérault.
Cet homme était en "isolement sanitaire, en cellule individuelle, depuis deux jours", selon la direction de l'administration pénitentiaire.
- 9 membres du personnel pénitentiaire ont été testés positifs au coronavirus en France.
- 230 détenus sont actuellement placés en confinement sanitaire.