Les magasins Intermarché ne sont plus approvisionnés dans la région. Basée à Béziers, la plateforme de distribution du groupe est bloquée. 80% des 450 salariés sont en grève. L'intersyndicale juge les propositions de la direction concernant les salaires "insuffisantes".
Depuis jeudi minuit, à Béziers, la plateforme de ravitaillement des magasins Intermarché d'Occitanie est paralysée. Les ouvriers mais aussi les cadres ont répondu massivement à l'appel de l'intersyndicale. Elle est en pleine négociation annuelle sur les salaires à Paris dans un contexte inflationniste tendu.
"La nourriture, les carburants, l'électricité, le gaz, tout augmente. En ayant tout payé, on travaille pour 200 euros par mois" explique Laurent, gréviste et chargeur sur la base logistique.
Une grève illimitée
Jeudi, aucun accord n'a été trouvé. La direction a décidé d'accorder une hausse de 5,9% aux salariés. Mais elle considère qu'une partie de cette augmentation a déjà été versé en 2022. Les syndicats réclament eux 8% de revalorisation salariale.
En mars et en octobre 2022, ils ont accordé une augmentation car ils se sont rendus compte que sinon nos petits salaires se faisaient rattraper par le Smic.
Alain Rivas, délégué CGT
Au final en 2023, une fois ces avances déduites, il resterait 1,7% de hausse pour les salariés.
"On nous a proposé 30€ brut d'augmentation par mois, soit seulement 21€. Avec une inflation à 12% en 2023, c'est très peu" calcule Samuel, transporteur sur la base logistique, bien décidé à obtenir plus.
Des camions bloqués à Béziers
Première conséquence de cette grève, des dizaines de camions venant de toute la France et de l'étranger sont stationnés sur le parking. Ils sont bloqués en attente de déchargement.
"On attend pour décharger. Il n'y a rien à faire... Moi, je suis là depuis 6h15, ce matin", se désole François, chauffeur routier. "On a un bip. On attend qu'il sonne pour pouvoir livrer et repartir chez nous mais ça ne sonne pas" constate Antoine, également chauffeur routier.
L'intersyndicale a déposé un préavis de grève illimitée pour faire pression sur la direction et peser sur les négociations.
Ce vendredi soir, il n'y avait pas d'avancée notable. La grève va donc continuer. Les syndicalistes espèrent ainsi que leur mouvement va finir par se voir dans les rayons des magasins du groupe.