L'homme était poursuivi pour violences sur les forces de l'ordre, entrave à la circulation et dégradation d'une voiture de gendarmerie. Le tribunal est allé au delà des réquisitions du parquet qui avait demandé 18 mois.
Un homme de 37 ans a été condamné à deux ans de prison ferme ce vendredi par le tribunal correctionnel de Béziers pour des violences à l''encontre de gendarmes, entrave à la circulation et dégradation d'une voiture de gendarmerie, pour des faits remontant au 24 novembre dernier.
Caillassés durant des heures
Comme le relatent nos confrères de France bleu Hérault, Lors de l'acte II des gilets jaunes, cet homme sans emploi, connu de la justice, avait jeté des pierres sur les militaires alors qu'ils intervenaient pour un incendie volontaire sur l'autoroute A9 au péage ouest de Béziers. Un groupe d'une quinzaine de personnes (sur la centaine de manifestants présents) s'était caché dans un sous-bois à proximité. Pendant plusieurs heures, les gendarmes avaient essuyé des jets de pierres, de canettes en verre.Scènes de guérilla urbaine
À l'audience, le substitut du procureur de la République avait réclamé 18 mois de prison ferme et le maintien en détention. "La population ne comprendrait pas qu’on le relâche", a expliqué Mathieu Colomar. Ce père de famille de deux enfants de 12 et 16 ans a déjà été condamné notamment à 4 mois de prison avec sursis pour destruction de bien en réunion et à 150 euros d'amende pour détention de drogue.Battes de base-ball et barres de fer
Les parties civiles, notamment trois des huit gendarmes caillassés, présents à l'audience, ont évoqué"des jets de pierres intenses". Comme Marie, coincée dans la voiture caillassée, elle a pu ouvrir la fenêtre de la voiture et utilisé du gaz lacrymogène pour faire reculer les manifestants armés de battes de base-ball et de barres de fer."Un exemple" pour la défense
"Je manifestais comme tout le monde. Je n'ai pas insulté les militaires que je respecte, explique Cyril, le gilet jaune, à la barre, je n'ai pas jeté d'extincteurs ni la planche à repasser retrouvée sur place."Pour maître Josy-Jean Bousquet, avocat du prévenu la justice a voulu faire un exemple. "Mon client ne doit pas payer pour tous les autres. Ce dernier est le seul à avoir été interpellé ce soir-là parce qu'il courait moins vite que les autres."
"Faire comme les casseurs parisiens"
Des propos qui contredisent ses premières déclarations. Le prévenu avait alors déclaré en voyant les casseurs à Paris, vouloir faire pareil. Il finira par ne reconnaître que quelques jets de pierre sur les forces de l'ordre.Deux ans de prison ferme et la privation de ses droits civiques pendant 5 ans. C'es le jugement prononcé par le tribunal correctionnel de Béziers à l'encontre du prévenu.
Une condamnation qui va au delà de la peine requise par le parquet. Celui-ci avait demandé 18 mois ferme.