Béziers : jugés pour 62 cambriolages "en famille", les parents s'enfuient pendant le délibéré

Jugés le 6 novembre dernier pour 62 cambriolages commis par des mineurs qu'ils dirigeaient, les chefs de bande, un couple de quadragénaires, se sont enfuis pendant le délibéré. Le tribunal de Béziers les avait condamnés à 4 et 5 ans de prison. Ils sont activement recherchés.

62 cambriolages en 6 mois. La plupart commis par des mineurs ou des jeunes dirigés par un couple de quadragénaires habitant à Béziers. Au total, au moins 8 personnes sont impliquées dans ces "petits cambriolages en famille", des vols avec effraction chez des particuliers commis entre novembre 2017 et mai 2018. Au terme de 6 mois d'enquête, les suspects dont deux mineurs, tous issus du même cercle familial, sont mis en examen. Les mineurs sont jugés en mai 2020 et les 6 majeurs la semaine dernière, le 6 novembre. Mais les principaux responsables, le couple dont deux des enfants étaient impliqués, s'enfuient pendant le délibéré. Le tribunal de Béziers les a condamnés à 5 et 6 ans de prison. Il a décerné un mandat d'arrêt à leur encontre. pour l'instant ils sont toujours dans la nature. Les autres membres du groupe, enfant, cousin et belle-fille, sont sous les verrous. 

Ils ont ratissé les communes du Biterrois pendant 6 mois

A partir du mois de novembre 2017, les gendarmes de la brigade de Cazouls-les-Béziers constatent de nombreux vols avec effraction commis chez des particuliers selon un mode opératoire similaire. Le Groupe d'Enquête et de Lutte Anti-Cambriolages (GELAC) de la compagnie de gendarmerie de Béziers et  le commissariat de police de la ville se rapprochent et leur travail en commun permet d'identifier une cinquantaine de cambriolages commis entre novembre 2017 et janvier 2018. Les vols s'effectuent toujours en journée, avec effraction de porte ou fenêtre et ciblent des bijoux, de l'argent ou du matériel multimédia.

Des mineurs encadrés par des adultes

L'enquête met à jour que ce sont des adultes qui conduisent des mineurs sur les lieux des faits. Les plus jeunes sonnent aux portes pour vérifier l'absence des habitants avant de s'introduire dans les lieux par effraction. Les enquêteurs établissent alors que le domicile situé à Béziers d'un couple de quadragénaires, déjà condamnés à plusieurs reprises pour des vols aggravés, semble être le « port d'attache » des équipes de jeunes cambrioleurs.
 

"C'était réglé comme du papier à musique. A 13h30 ils partaient tous...au travail ! les adultes amenaient les enfants en voiture dans des zones pavillonnaires repérées et les jeunes cambriolaient les maisons vides"

Un policier du commissariat de Béziers qui a participé à l'enquête

En février 2018, le magistrat instructeur qui est saisi le l'affaire confirme l'implication du couple habitant à Béziers, notamment dans l'écoulement des objets dérobés. Au total, 62 cambriolages sont recensés jusqu'à l'arrestation de la bande en mai 2018. "Il y a certainement eu d'autres cambriolages" nous précise un policier du commissariat de Béziers "mais pour lesquels on n'a pas pu prouvé leur culpabilité". La police sur l'enquête a même constaté que les vols ont parfois largement dépassé le Biterrois : La bande a été repérée jusqu' à Carcassonne.

Vol en bande familiale organisée

Lorsque les gendarmes et la police de Béziers procédent ensemble à l'arrestation, plusieurs suspects restent introuvables mais les principaux protagonistes sont interpellés, la plupart de la même famille.
Les deux parents, âgés respectivement de 44 et 41 ans sont visiblement les "chefs de bande". Deux de leurs enfants, dont un mineur, font partie des cambrioleurs ainsi que la compagne du plus grand. Un cousin de 33 ans est également impliqué. Un autre mineur est arrêté ainsi qu'un majeur qui n'a pas encore été jugé. 

6 à 10 mois de prison pour les deux mineurs 

À l'issue de l'instruction, les deux mineurs sont jugés le 27 mai 2020 par le tribunal pour enfants de Béziers. Le plus jeune, le fils du couple né en 2003, est condamné à 10 mois d'emprisonnement avec sursis probatoire pendant 2 ans et le plus âgé, né en 2001, moins impliqué, est condamné à 6 mois d'emprisonnement avec sursis probatoire pendant 2 ans. 

De 4 à 5 ans de prison pour les parents...qui s'enfuient

Vendredi dernier, le 6 novembre, c'est au tour des 6 majeurs d'être jugés par le tribunal correctionnel de Béziers. L'homme du couple, âgé de 44 ans est condamné à 5 ans d'emprisonnement dont 6 mois avec sursis probatoire pendant deux ans et son épouse âgée de 41 ans est condamnée à 4 ans d'emprisonnement dont 1 an avec sursis probatoire pendant deux ans. Tous deux sont également condamnés à 7000€ d’amende chacun et l’interdiction de séjour dans l’Occitanie pendant 5 ans. Une sentence qu'ils n'entendront pas ! Ils prennent la fuite pendant le délibéré car contrairement à plusieurs autres membres de la bande, le tribunal n'a pas ordonné de mandat de dépot à leur encontre. La mère ayant encore des jeunes enfants avait été placée en liberté surveillée et le père avait été libéré au bout d'un an en attendant le procés. Le tribunal a décerné un mandat d’arrêt à leur encontre et ils sont désormais activement recherchés.

Les autres cambrioleurs sous les verrous

Agé de 21 ans, un autre fils du couple est condamné à 30 mois d'emprisonnement dont 12 mois avec sursis probatoire outre 1500€ d’amende ; il a été incarcéré immédiatement, le tribunal ayant ordonné un mandat de dépôt à l'audience. Sa compagne, âgée de 22 ans, est condamnée à un an d'emprisonnement et 1000 € d'amende. Tous les deux sont également interdits de séjour dans l'Hérault pendant 5 ans.
Un cousin du couple, âgé de 33 ans, était condamné à 3 ans d'emprisonnement dont 11 mois avec sursis probatoire pendant 2 ans, 1500€ d’amende et l’interdiction de séjour dans l’Occitanie pendant 5 ans. Lui aussi a été immédiatement incarcéré, le tribunal ayant ordonné son mandat de dépôt à l'audience.
Tous les condamnés ont l'obligation d'indemniser les victimes dans le cadre de leur sursis probatoire. Quant au sixième et dernier majeur, il sera jugé le 5 février 2021, son procès ayant été renvoyé pour des raisons médicales.