En marge de la mini-feria organisée à Béziers en ce week-end de l'Assomption, quelque 200 manifestants opposés à la corrida se sont rassemblés samedi 15 août. Le maire, Robert Ménard, était présent. Le dialogue entre les deux parties a été tendu.
Ils n'en démordent pas. Quelque 200 manifestants opposés à la corrida se sont rassemblés devant le théâtre municipal, allée Paul-Riquet à Béziers, ce samedi 15 août 2020. Cette date n'a pas été choisie par hasard : au lendemain du début de l'événement "Le Sud-est à Béziers", sorte de mini-feria, en raison du coronavirus, avec comme point d'orgue, la première corrida depuis la pandémie, dans les arènes.
"On s'attendait à une année blanche... On vient pour demander à Robert Ménard de ne plus autoriser les spectacles cruels dans les arènes. On veut qu'il s'engage contre la souffrance animale", exhorte Sophie Maffre-Baugé, présidente du Comité de liaison biterrois pour l'abolition de la corrida (COLBAC). Elle a lu une lettre ouverte à Robert Ménard.
Robert Ménard conspué
Le maire de Béziers était justement présent à ce rassemblement pour écouter les manifestants et "établir un débat". "Si j'ai le droit d'interdire les corridas, j'ai aussi le droit d'interdire les manifestations. Vous pouvez vous donner le bon rôle ! Je ne crois pas que les 5 000 personnes qui seront dans les arènes ce soir sont tous des monstres et vous tous des saints", a t-il rétorqué aux manifestants. Avant de défendre la corrida : "Je pense que la feria a une vraie dimension culturelle, que les corridas ont une dimension culturelle, qu'elles font partie de notre histoire."
Dans une ambiance tendue, le maire, régulièrement interrompu, a été pris à partie et n'a pu finir son propos. Les anti-corrida l'ont sifflé et conspué. Sophie Maffre-Baugé l'a regretté : "Le dialogue est difficile, je regrette que les militants ne l'aient pas autorisé à s'exprimer jusqu'au bout. Il est venu, il nous a écoutés."
Parmi les autres revendications de Sophie Maffre-Baugé et des manifestants, "l'utilisation de l'argent public au travers de subventions massives, à l'école taurine de Béziers", que la présidente de l'association estime à 30 000 euros par an.
Christophe Marie, de la Fondation Brigitte-Bardot, abonde dans ce sens : "Il ne faut pas qu'on perde courage, on est dans le vrai, dans le sens de l'évolution et de la révolution. Il faut sortir de l'esclavage et de la torture animale maintenant." Europe-Ecologie Les Verts, par l'intermédiaire de Sandra Regol, L214, le parti animaliste et d'autres associations telles que "La révolution écologique pour le vivant", le Comité radicalement anti corrida (CRAC) et la Fédération des luttes pour l'abolition des corridas (FLAC) étaient également présents lors de cette manifestation.