Le parquet de Béziers n'a pas hésité. Face à la recrudescence de menaces et d'agressions envers des élus, le procureur a demandé l'interpellation de l'auteur du SMS. Âgé de 74 ans, l'homme sera jugé le 27 mars prochain pour menaces de crimes à l'encontre d'un élu public. Il risque trois de prison et une lourde amende.
Mardi 16 janvier 2024, le maire de Saint-Génies-de-Fontedit, au nord de Béziers, dépose plainte contre l'un des habitants de sa commune.
L'homme est âgé de 74 ans. Il lui a envoyé la veille un SMS en tenant les propos suivants : "c'est tellement trop con de se faire flinguer pour 1.800 €", le tout agrémenté d'insultes et en menaçant de perturber la cérémonie municipale des vœux.
Une garde à vue en deux temps
Informé immédiatement par les gendarmes de la brigade de Murviel-lès-Béziers, le procureur de la République de Béziers ordonne l'interpellation et le placement en garde à vue de l'auteur du SMS. Toutefois, l'examen médical de début de garde à vue conclut à une incompatibilité de son état de santé avec un placement en cellule, en raison de difficultés cardiaques.
Il était donc remis en liberté.
48 heures plus tard, sur instruction de procureur, le mis en cause est à nouveau placé en garde à vue pour l'auditionner sans délai mais en début de matinée cette fois-ci. Ce qui a permis de le présenter à un juge sans le placer en cellule.
Dans ces conditions, le corps médical ne s'est plus opposé à la garde à vue et le septuagénaire a pu être entendu.
L'homme nie vouloir menacer physiquement le maire
Durant son audition par les gendarmes, il a contesté avoir eu l’intention de menacer le maire, affirmant qu'il ne s'agissait que de mots et d'une façon de parler.
Il a justifié ses actes par son mécontentement après une condamnation prononcée le 11 décembre 2023 par le tribunal correctionnel de Béziers à six mois d'emprisonnement avec sursis pour des faits de violences sans blessure, violation de domicile et vol avec dégradation. Une peine l'obligeant aussi à verser 1.800 € de dommages et intérêts à des voisins dans le cadre d'un conflit relatif à la destruction d'une clôture.
Il n'avait jamais été condamné jusqu'alors.
Une comparution devant le tribunal en mars
À l'issue de sa garde à vue, il a été présenté au parquet puis au juge des libertés et de la détention qui l’a placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de détenir une arme, et d'entrer en contact avec le maire et un autre agent municipal.
Il sera jugé le 27 mars 2024 à 8h30, à Béziers, pour menaces de crimes à l'encontre d'un élu public, cette qualification lui faisant encourir la peine maximale de trois ans d'emprisonnement et 45 000 € d'amende.