Ce vendredi 2 octobre, le gérant du restaurant "L'Insolent" à Béziers a exposé un cercueil devant son établissement. Un geste symbolique, en écho à l'appel du chef Philippe Etchebest, pour alerter sur les répercussions des mesures gouvernementales pour la profession.
Les professionnels de la restauration bientôt dans la tombe : c'est le message qu'a voulu véhiculer le restaurant "L'Insolent" à Béziers. Son gérant, Fabien Moragon, a enregistré une baisse de 32 % de son chiffre d'affaires, malgré un bon été 2020. L'avenir est incertain, pour lui comme pour ses salariés.
Cercueil sur l'épaule, le personnel de l'établissement s'est donc lancé dans une fausse marche funèbre, très orchestrée. Il a ensuite exposé le cercueil devant l'entrée.
Ce geste symbolique a été réalisé dans le cadre de l'opération "Faites du Bruit pour nous aider à ne pas mourir en silence !" Lancée par le chef Philippe Etchebest, cette action encourageait les professionnels à se rassembler à 11h45 ce vendredi devant leur restaurant avec un brassard noir. Le but ? Dénoncer la fermeture totale et partielle (à partir de 22 heures) des bars et restaurants dans 11 villes françaises.
Mais Fabien Moragon a voulu aller encore plus loin : "On est tous plus près d'aller dans un cercueil qu'autre chose", ironise-t-il. "Il y a de plus en plus de confrères qui sont au bord de l'agonie et on en est encore à sortir un brassard pour expliquer qu'on existe et qu'on a besoin d'aide."
Inquiétude palpable à Béziers
Béziers se trouve aujourd'hui "en alerte rouge", un niveau en-dessous de Montpellier, placée en zone "alerte rouge renforcée". Les patrons de restaurants et de bars biterrois sont donc autorisés à servir plus tard que leurs confrères montpelliérains. Mais l'inquiétude quant à l'évolution de la situation sanitaire reste palpable : ces lieux conviviaux craignent d'être les prochains à devoir fermer leurs portes.C'est aussi pour cette raison que l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie de l'Hérault (UMIH 34) a choisi de soutenir l'opération de Philippe Etchebest ce vendredi. Son président Jacques Mestre alerte sur les difficultés des établissements impactés par les mesures gouvernementales : ceux-ci restent en effet contraints de payer le loyer et les factures. Il assure que de nouvelles actions de protestation pourraient être prochainement menées par l'UMIH, en fonction des décisions préfectorales à venir.De son côté, Sébastien Alary, à la tête de la brasserie artisanale biterroise "Alaryk", est aussi très inquiet. Pour lui, si les établissements sont encore debout, c'est grâce au Prêt Garanti par l'Etat. Il prédit cependant une "catastrophe économique" début 2021, lorsque les patrons seront obligés de rembourser ce fameux prêt... avec une trésorerie quasi inexistante.