Le maire divers droite de Béziers soutient désormais la majorité présidentielle aux législatives. Robert Ménard s'en explique dans une tribune publiée par le Figaro : il souhaite la victoire d’une majorité présidentielle, élargie à une partie de la droite, pour barrer la route à une union de la gauche qu'il juge dangereuse.
"Anachronique, dramatique, suicidaire" : c'est ainsi que Robert Ménard voit la nouvelle union de la gauche.
Dans une tribune publiée le 10 mai dans les colonnes du Figaro, le maire Divers droite de Béziers dresse un portrait au vitriol de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale et appelle à voter en faveur du parti présidentiel aux prochaines législatives du mois de juin.
Robert Ménard estime que "la gauche française est en train de s’unir sous l’égide d’un parti clairement anti-européen et ouvertement communautariste" peut-on lire dans cette tribune.
Joint par téléphone ce 11 mai, il explique ainsi son virage vers le "macronisme".
Cette union de la gauche change la donne ! Je n'imaginais pas que le PS et les verts puissent se ranger derrière des propositions aussi radicales, notamment contre l’Europe, avec un communautarisme qui est plus que problématique. Cette gauche radicale est dangereuse !
Robert Ménardmaire de Béziers
"J’ai plus de points communs avec Macron, même si j’ai de nombreux désaccords avec son action politique, notamment sur l’insécurité, l'immigration qu'il n’est pas capable de contrôler et son indifférence par rapport à toute une partie de la population" précise-t-il.
Divorce consommé avec Marine Le Pen
Robert Ménard avait pourtant soutenu Marine Le Pen lors de l'élection présidentielle. Mais avant et pendant le scrutin, ses critiques envers le programme électoral de la représentante du Rassemblement national n'avaient pas été tendres.
Elles sont même devenues de plus en plus acerbes depuis le second tour perdu par le RN : "Quand je l'entends dire que c'est une victoire éclatante...Il faut se foutre du monde pour dire ça. Cela s'appelle une défaite" a-t-il déclaré sur le plateau de RMC, lundi 9 mai.
"Ménard, fidèle à lui-même pour son opportunisme"
Ce nouveau revirement de Robert Ménard n’étonne pas Emmanuel Négrier, politologue montpelliérain qui intervient souvent dans les journaux de France 3 Occitanie en période d'élection : "Il flingue ce qu’il a été pour renaître en mode pragmatique ! Robert Ménard dit l’inverse de ce qu’il a porté pendant son premier mandat, il se présente comme un parangon de l’ouverture alors qu’on se souvient tous de sa campagne d'affichage "attention, ils arrivent ! "dont il a honte maintenant".
C’est de l’opportunisme politique : il est devenu anti-Zemmour pour étendre sa surface politique et mordre du côté des électeurs qui vont avoir un vote raisonnable de droite. Il est fidèle à lui-même pour son opportunisme.
Emmanuel Négrierdocteur en Science Politique à Montpellier
Ministre ? Pourquoi pas
Quant aux élections législatives, Robert Ménard affirme qu'il ne s’en mêlera pas : "Je ne suis pas dans un parti politique, je soutiendrai ma femme sans étiquette (Emmanuelle Ménard, divers droite, députée sortante de la 6e circonscription de l’Hérault) et qui aura d'ailleurs face à elle un candidat macroniste".
Le maire de Béziers se voit-il dans un fauteuil de ministre à Paris ?
"Pourquoi pas ? ", répond-t-il sans hésitation. "Mais cela dépend pour quoi faire et avec qui, mais je ne suis pas dans une opposition systématique. Je suis un maire heureux dans ma ville, alors si je peux la servir en faisant d’autres choses pourquoi pas, je suis toujours ouvert" conclut le maire de Béziers.