Le mea culpa médiatique du maire de Béziers sur le plateau de LCI, c'était mercredi soir. Robert Ménard revenant sur le drame des millions de réfugiés d'Ukraine et leur accueil en France, a fait une mise au point concernant sa mobilisation pour les migrants. Il a avoué "une faute" quand il traitait les Syriens d'envahisseurs.
Les migrants envahisseurs de 2015 et 2016 sont devenus des réfugiés amis. Il faut dire qu'entre-temps, on est passé d'un conflit au Moyen-Orient dans la zone Syrie-Irak à une guerre en Europe avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Robert Ménard fait des excuses, avoue une faute. Un acte de contrition moral et politique, une volte-face, qui en période électorale va paraitre suspect aux yeux de ses opposants.
"Je plaide coupable"
Robert Ménard, proche de Marine Le Pen et nouveau chantre des réfugiés... l'élu de Béziers est même allé jusqu'à des excuses, un mot rare pour un homme politique.
“Moi je vais plaider coupable. J’ai dit, écrit, publié à Béziers un certain nombre choses au moment des combats en Syrie, en Irak et l’arrivée des réfugiés chez nous que je regrette, que j’ai honte d’avoir dit et fait parce que ce n’était pas bien”.
Robert Ménard, maire de Béziers.Le 9 mars 2022 sur LCI.
Et l'ancien cofondateur de l'association Reporters sans frontières (RSF) ajoute : “Moralement ce n’était pas bien. Il n’y a pas deux sortes de victimes, il n’y a pas des Européens chrétiens qu’il faudrait défendre et des gens (...) qui seraient au Moyen-Orient et musulmans qu’on aurait eu raison de ne pas accepter chez nous”.
VOIR l'analyse politique d'Emmanuel Négrier, politologue - chercheur CNRS - CEPEL.
Des affiches, des publications et des propos polémiques en 2016 et 2015
A l'automne 2016, les panneaux d'affichage de Béziers s'ornaient de slogans anti-migrants syriens et irakiens à l'initiative de la mairie.
"Ca y est, ils arrivent..." pouvait-on lire sur l'affiche montrant des réfugiés musulmans au pied de la cathédrale Saint-Nazaire de Béziers, avec en bandeau gras et lettres majuscules, LES MIGRANTS DANS NOTRE CENTRE-VILLE !
Déjà en septembre 2015, la Une du bulletin municipal avec une foule de migrants tentant de prendre un train sur lequel est marqué Béziers, 3.865km, Ils arrivent ! avait créé la polémique.
Le coup de communication de Robert Ménard, alors fraichement élu maire, avait eu un retentissement national.
Réélu avec 68,74% des voix au premier tour des Municipales en 2020, Robert Ménard s'offre-t-il aujourd'hui une nouvelle virginité ?
Il a conclu en ces termes ses 2 minutes d'excuses cathodiques.
“Il y a un deux poids deux mesures. Aujourd’hui, moi j’accueille tous les réfugiés qui le demandent, mais il y a 3 ans, 4 ans, non ce n’était pas bien. Les bombes ne sont pas différentes quand elles tombent sur mes amis de Kiev que quand elles tombent sur mes amis d’Alep. Ce deux poids deux mesures n’est pas glorieux pour moi, ni pour nous. Ce n’est pas une erreur, c’est une faute”.