Après Emmanuel Macron et Eric Zemmour, Marine Le Pen est ce vendredi à Béziers, dans l'Hérault. La candidate du RN à l'élection présidentielle d'avril 2022 se déplace dans le fief du chantre de l'union des droites, Robert Ménard. Au programme, rencontres, visites et manifestations. Elle sera samedi à Carcassonne et dimanche à Perpignan.
Ce déplacement est chargé pour la candidate. Les thèmes abordés seront la sécurité, l'école, le patrimoine, l'histoire, la culture, la viticulture, le tourisme et une rencontre à l'hôtel de ville avec le maire Robert Ménard lors de la visite de la crèche puis avec des forains.
Une visite dans le quartier de la Devèze
Marine Le Pen a débuté son périple en Occitanie par une visite dans le quartier sensible de la Devèze, aux côtés du maire de Béziers qui lui apporte son soutien. La lutte contre l'insécurité et l'incivilité reste un des axes forts de la campagne du RN.
Pour la candidate, il faut investir dans les quartiers défavorisés.
"Je me suis un peu baladée en Europe ces derniers mois, on ne voit pas ça. Je ne vois pas autant de dégradations, autant de tags, notamment sur les monuments historiques... Il faut retrouver le sens du bien commun".
Marine Le Pen.
Ménard parraine Le Pen "malgré les désaccords"
Le maire de Béziers Robert Ménard, proche du Rassemblement national mais aussi grand ami d'Eric Zemmour, a apporté officiellement son parrainage ce vendredi à Marine Le Pen, "malgré les désaccords" entre eux.
"On n'est pas obligés d'être d'accord sur tout pour travailler ensemble", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, assurant avoir désormais "beaucoup moins" de désaccords avec Marine Le Pen.
"J'ai eu des mots injustes à ton égard (...) mais en même temps, les choses ont changé. Le Rassemblement national n'est pas le Front national".
Robert Ménard, maire de Béziers.
"Il y a quelques années, tu étais plus clivante que tu ne l'es" mais "Marine, elle fait une campagne très différente de 2017, elle a pris une dimension différente, elle incarne mieux la fonction présidentielle", a-t-il salué.
"On peut travailler ensemble quand on a des désaccords", a renchéri Marine Le Pen, en redisant vouloir un gouvernement "d'union nationale, ce qui présuppose des désaccords". "Mon but ce n'est pas de chercher des clones, c'est de convaincre
au-delà" du RN, auquel Robert Ménard n'a jamais adhéré.
"Robert a eu des mots durs pour moi mais il faut l'accepter" et "être capable de passer au-dessus de soi-même pour mettre en place les conditions du rassemblement", a-t-elle ajouté.
Marine Le Pen accuse Emmanuel Macron d'être "un pyromane"
A Béziers, la candidate RN a accusé le Président de la République de "se servir" de la crise sanitaire, après ses propos sur les non-vaccinés.
"Avoir un pyromane qui vient faire sauter le débat en quelque sorte avec des propos
qui sont d'une très grande violence ne m'apparaît pas susceptible d'améliorer les
solutions pour sortir de la crise sanitaire", a déploré devant les nombreux journalistes la députée du Pas-de-Calais, sur les terres du maire Robert Ménard, qui doit lui apporter son parrainage.
"Quand on est face à une crise, quelle qu'elle soit, ce qu'il faut rechercher c'est l'unité du pays, c'est dans l'unité du pays qu'on résout les crises (...) et pas dans la division".
Marine Le Pen, candidate RN à la Présidentielle.à Béziers.
"Est-ce qu'Emmanuel Macron se sert de la crise sanitaire pour entrer en campagne
? La réponse est oui, c'est un ton de candidat" qu'il a adopté dans son interview au Parisien, a-t-elle estimé.
"Est-ce que c'est utile ? La réponse est non. Est-ce que c'est efficace ? La réponse
est non", a jugé la candidate du RN.
"Les non-vaccinés, j'ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de
le faire, jusqu'au bout. C'est ça, la stratégie", a déclaré mardi le chef de l'Etat dans un entretien au Parisien, déclenchant une tempête politique en plein examen en première lecture à l'Assemblée nationale du projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal.
Des militants anti-RN et anti-Le Pen
Cette visite à Béziers a suscité quelques contestations. Des mouvements de gauche ont protesté contre la venue de Marine Le Pen, ils étaient notamment postés au pied de la statue de Jean Moulin et affichaient un discours hostile au RN.
"Nous refusons que le RN et Madame Le Pen usurpent la mémoire de Jean Moulin lors de la visite de sa maison natale. Ce Résistant a lutté contre les idées d'extrême droite et il en est mort. Ici, la résistance c'est nous".
Nicole Klementik "Ensemble 34 Béziers"
Un mouvement de résistance mené par différents signataires comme Attac, le parti communiste ou encore Ensemble Biterrois qui en ont profité pour tacler le maire de la ville.
"Ménard est un spécialiste de l'usurpation de la mémoire. Il y a ici un buste de Jean Jaurès représenté comme un Nationaliste qui a refusé la guerre, c'est très réducteur et c'est typique de la façon dont procède l'extrême droite" s'insurge Didier Ribo du mouvement "Ensemble 34 Béziers".
Ce premier déplacement de l'année en Occitanie qui se poursuivra à Carcassonne puis se terminera à Perpignan sera à n'en pas douter suivi de près par l'extrême gauche.