Le gérant du refuge L'Arche de Noël à Béziers, Noël Azzopardi, est accusé d'avoir battu, entassé et forcé à la reproduction des chiens qu'il hébergeait dans des conditions d'hygiène indignes au sein de son refuge pour animaux. Plusieurs associations avaient porté plainte après la diffusion de vidéos accablantes filmées par des bénévoles infiltés

Des animaux entassés dans de petites cages maculées d'excréments. Des mâles "forcés" pour la reproduction, des chiens malades, vivant dans la boue, roués de coups de pied, un élevage clandestin... Les vidéos des bénévoles de l'association de défense animale One Voice, infiltrés dans à l'Arche de Noël, étaient accablantes. Elles avaient conduit au dépôt de plainte de plusieurs associations et à la garde à vue de Noël Azzopardi, le gérant depuis plus de quarante ans, de la structure située près de Béziers.

Noël Azzopardi, qui s'était défendu d'une quelconque maltraitance envers les animaux, est donc jugé ce lundi 27 mai 2024 devant le tribunal correctionnel de Béziers pour "vente non déclarée de chiens, abandon d’animaux domestiques ou tenus en captivité, ou encore absence de soins et de conditions d'hébergement adéquats" entre novembre 2022 et novembre 2023. À l'audience, il continue à se défendre avec véhémence. Interrogé sur l'hygiène déplorable constatée dans les cages, le matin de la saisie des animaux il rétorque :

On n'a pas de service de nuit pour pousser la merde.

Noël Azzopardi, gérant de l'Arche de Noël

Au cours de son procès

Une "sœur Teresa" des animaux

"C'est un homme qui a une grosse gueule mais qui aime les animaux, témoigne une bénévole de la première heure pour l'association l'Arche de Noël fondée en 1982. Noël Azzopardi se définit comme "une sœur Teresa". Il dit n’avoir jamais touché un centime de subvention malgré les services rendus (la police a parfois déposé des animaux saisis au refuge).

Débordé

Il reconnaît cependant "avoir été dépassé par la situation" et dit avoir souhaité passer la main, mais qu’aucune association ne voulait prendre les animaux. Il dément catégoriquement les accusations d'élevage clandestin.

En 2023, le refuge a vendu 163 chiens pour 41 200 euros.

Le dirigeant  du refuge encourt jusqu'à trois ans de prison et 150 000 € d’amende et des peines d’interdictions professionnelles et de détention d’animaux.

Nous attendons une condamnation exemplaire.

Me Coline Robert, avocate de One Voice

France 3 Occitanie

"C'est un dossier qui est en cours depuis très longtemps. Nous savons que cela fait très longtemps que les animaux vivent dans des conditions effroyables. Aujourd'hui, nous voulons que cela s’arrête et que le prévenu ne puisse plus détenir d'animaux ni exercer une activité professionnelle en lien avec ces animaux, car il reste chez lui des chiens et des oiseaux traités de la même façon", réagit Me Coline Robert, avocate de One Voice.

Recueil de preuves

Elle précise que les associations ont joué un rôle fondamental dans le recueil de preuves pour enclencher l'enquête et les perquisitions. En plus de One Voice, la SPA, l'association Stéphane Lamart, SOS reptiles et la Fondation des animaux se sont portées partie civile. Au procès, elles s'irritent de la lourdeur des blagues du prévenu. « Moi, ça ne me fait pas rire parce qu’on parle de souffrance animale !",  fustige maître Grillon, l'avocat de l'association Séphane Lamart qui enfonce le clou : « Il dit aimer les animaux … En réalité, la démarche de Mr Azzopardi est une démarche mercantile ».

Toutes les parties civiles attendent une "condamnation exemplaire", à l'issue de ce procès.  Elles seront fixées le 17 juin prochain, date du jugement mis en délibéré.

Écrit avec Anne-Sophie Mandrou.

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