REPORTAGE. Gravelots et sternes naines, des filets installés sur les plages pour empêcher les promeneurs d'écraser les oeufs des oiseaux rares

Sur la plage de la grande Maïre à Sérignan, les premiers œufs de Gravelots à collier interrompu et sternes naines ont éclos.

Chaque année, après avoir passé l'hiver en Afrique, les sternes naines et gravelots à collier interrompu s'arrêtent pour nidifier sur la plage de la grande Maïre à Sérignan. Depuis avril, l'association Sauvegarde Hérault Littoral, avec l'aide de la ville de Sérignan, a mis en place un périmètre de protection pour protéger les nids et les oisillons. Des filets sont installés sur un espace de huit hectares pour assurer la tranquillité des oiseaux jusqu’en septembre.

En Méditerranée, c’est indispensable de mettre ce dispositif de protection. C’est pour éviter la prédation humaine et animale. Cela évite que les gens marchent sur les œufs et que les chiens dérangent les oiseaux. On a remarqué que 80 % des envols étaient liés à la présence d’un chien.

Yann Geshors

Coordinateur de l’association Sauvegarde Hérault Littoral

En période de nidification, il ne faut pas s’approcher du nid 

Les premiers œufs ont éclos. Une fois par semaine, Yann Geshors, fondateur et coordinateur de l’association Sauvegarde Hérault Littoral, fait le comptage global des poussins et des oiseaux qui nichent sur le site. Cette année, il a pu compter :

• 65 nids de Sternes naines accompagnés de 15 poussins,
• 20 nids de gravelots collier interrompu accompagnés de 15 poussins,
• Les chances de survies des nids sont minces en dehors du périmètre.

Des espèces protégées et en danger d’extinction

Le gravelot à collier interrompu (Charadrius alexandrinus) est une espèce menacée. On estime qu’il ne reste que 1500 spécimens en France. Cette espèce est vulnérable notamment parce qu’elle niche, à même le sol, d’avril à août, période d’affluence humaine sur les plages. 10% des couples de gravelots recensés en France nichent sur le littoral biterrois.

La sterne naine est une espèce en danger d’extinction en Méditerranée. La population est en baisse depuis quelques années sur notre littoral. Cet oiseau affectionne les plages tranquilles et niche en colonie à même le sol, où il creuse une petite dépression afin d’y couver un à trois œufs.

L’association Sauvegarde Hérault Littoral assure trois protections de couvées sur d’autres plages du littoral héraultais.

Écrit avec Daniel de Barros.