La liste de Robert Ménard, soutenue par le Front national, a remporté dimanche le second tour des élections municipales à Béziers, selon les résultats officiels.
Robert Ménard a obtenu 46,99% des suffrages devant la liste de l'UMP Elie Aboud (34,63%) et celle du socialiste Jean-Michel Du Plaa (18,3%).
Au premier tour, le député Elie Aboud avait obtenu 30,17 % des voix et M. Du Plaa 18,65 %.
Malgré l'insistance des instances nationales qui lui ont retiré son investiture, M. Du Plaa a refusé de se retirer pour le second tour. Il a argué que la victoire de M. Ménard était déjà acquise, qu'il y avait un fort rejet de la municipalité sortante dont M. Aboud, premier adjoint faisait partie et qu'il ne voulait pas réduire les socialistes au silence pendant six ans.
Comme il le fait depuis le début de sa campagne, M. Ménard a réfuté dimanche son positionnement au FN. "Le FN dit ce qu'il veut et chacun dit ce qu'il veut. Moi, mon parti c'est Béziers", a affirmé le journaliste-polémiste, assurant que sur sa liste "il y a trois quart des gens qui n'appartiennent à aucun parti".
Dans la soirée des caillassages avaient lieu dans le quartier de la Devèze, quartier populaire de Béziers.
Le fondateur en 1985 et ex-patron de Reporters Sans Frontières (RSF), costume noir et insigne de la Légion d'honneur à la boutonnière, se dit "le maire de tous les Biterrois".
"Je veux rassurer ceux qui n'ont pas voté pour nous, vous allez pouvoir nous juger sur pièces et non sur des intentions, parfois des procès d'intention", ajoute-t-il devant une forêt de caméras.
Derrière lui se tiennent ses colistiers, dont il assure que "les trois quarts ne sont membres d'aucun parti", avant de remercier "le FN, Debout la République, le Rassemblement pour la France et le Mouvement pour la France", qui l'ont soutenu.
"Désolé, je ne veux pas m'exprimer ce soir, c'est encore trop frais", confie une de ses colistières, une juriste de 29 ans novice en politique.
"On a des ordres de Robert, on ne parle pas", coupe une autre, plus âgée.
Robert Ménard, 60 ans, au parcours politique très sinueux, l'emporte donc et, sauf grosse surprise, sera élu vendredi maire de Béziers par le nouveau conseil municipal.
"Qu'avais-je comme option ? Disparaître ou rester présent au conseil municipal, car je souhaite pouvoir agir", a réagi en fin de soirée M. De Plaa, pour qui "le Front républicain, ça ne marche plus, car le PS est le seul à l'appliquer".
Le dimanche historique de l'ancien journaliste de Radio France Hérault a commencé par une messe à 11h00 à la cathédrale Saint-Nazaire. Il s'est ensuite prêté avec beaucoup d'enthousiasme au jeu des photos, prenant tout son temps pour glisser son bulletin dans l'urne, vers midi.
Essai transformé
En fin d'après-midi, un demi-escadron de gendarmes s'était positionné près de la mairie pour prévenir d'éventuels troubles.
Peu après l'annonce de l'élection de M. Ménard, vers 21h00, des échauffourées se sont produites dans le quartier populaire de la Devèze, classée en Zone de sécurité prioritaire (ZSP) où des jeunes ont caillassé des CRS.
Dans l'autre quartier populaire de l'Iranget, deux voitures, des conteneurs mais aussi un transformateur ont été incendiés, privant tout le quartier de lumière.