Témoignage. "J’ai vu des gens en sang" : le choc après la mort d’un adolescent poignardé à la gorge en pleine rue

Publié le Écrit par Angélique Le Bouter
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Un jeune homme de 16 ans est mort mercredi 14 août 2024 à Béziers dans l’Hérault, après avoir reçu au moins un coup de couteau à la carotide en pleine rue et en plein jour. Le procureur de la République évoque une altercation. Au lendemain du drame, les habitants du quartier sont sous le choc.

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"J’ai entendu d’abord des cris." Romain travaille dans un garage tout proche du lieu du drame, sur le boulevard de la Liberté, près du centre commercial Polygone. "Quand je suis sorti pour voir ce qui se passait, j’ai vu des gens en pleurs. J’ai pensé à une bagarre, ça arrive souvent sur Béziers. Ensuite, j’ai vu des gens en sang, j'ai vu la police. J’ai commencé à poser des questions et, en fin de compte, il y a un petit de 16 ans qui s’est pris deux coups de couteau dans le cou."

Coup de couteau à la carotide

L'adolescent a été grièvement blessé vers 18h, selon les autorités qui ne précisaient pas le nombre de coups portés à la victime. En s'approchant de la scène, Romain explique qu'il voit un homme s'enfuir. "J’ai vu le porteur du coup partir en courant poursuivi par quelqu’un." À ce moment-là, il ne réalise pas encore complètement ce qui vient de se produire. "On ne comprend pas tout de suite, on met un peu de temps avant de réunir les informations et se dire qu’il y a un petit qui vient de se faire poignarder."

Poignardé à la gorge, la carotide touchée, le garçon de 16 ans est décédé vers 19h25, malgré l'intervention rapide des secours. "La victime aurait été poignardée par un jeune homme de 19 ans, lequel prenait la fuite mais était très rapidement interpellé à proximité et placé en garde à vue", a expliqué mercredi soir le procureur de la République à Béziers, Raphaël Balland. Un autre homme de 39 ans a également placé en garde à vue le même soir. "Il présentait une blessure au bras par arme blanche, qu'il imputait à l'adolescent décédé."

"Ils ont laissé tout le sang du jeune homme sur le sol pendant plus de deux heures", s’émeut un autre habitant du quartier. "Des femmes et des enfants passaient et voyaient ce sang, c’est pas normal", explique-t-il en montrant une photo de la chaussée sur son téléphone."

Les forces de l'ordre étaient présentes en nombre à Béziers mercredi, à l'ouverture de la traditionnelle féria de la ville. Si les faits ont eu lieu en dehors "du périmètre de la féria", précise le préfet. "Les pompiers sont arrivés sur place très très vite, la police aussi", expliquent un témoin. Les premiers soins étaient aussitôt donnés la victime.

Mourir "pour des conneries"

Le maire de Béziers, Robert Ménard, évoque jeudi matin "une rixe" et donne des informations supplémentaires sur les circonstances qui entourent la mort. "C'est des gens qu'on connaît, c'est des gens qui visiblement se connaissaient. Et ce qui avant se réglait à coups de poing, maintenant, ça se règle à coups de couteau. C'est ça la folie."

Le garçon qui a été tué, il avait d'abord donné des coups de couteau à l'autre. Ils se sont pris à partie, l'un est allé chercher quelqu'un de plus âgé que lui. Enfin le scenario classique." Classique mais très violent, analyse Robert Ménard. "Il a 16 ans et il meurt de façon très stupide, pour rien, pour des conneries, je suis atterré."

Le maire de Béziers tient de nouveau à préciser que cette mort violente par arme blanche n'est pas liée à la féria de Béziers qui démarrait mercredi en fin de journée. "Il n'y a pas de lien. Il y a malheureusement une violence qui s'insinue dans nos sociétés et je vous avoue que je ne sais pas comment on la combat."

Écrit avec Guillaume Richaud et Camille Thomaso.

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