Les habitants se posent tous la question : pourquoi Villeneuve-lès-Béziers a-t-elle subi une inondation aussi dévastatrice les 22 et 23 octobre ? 200 maisons ont dû être évacuée. Le canal du midi et les bassins de rétention ont tous débordés.
Béziers est passé brutalement d'un record de sécheresse météorologique persistant depuis le début de l'année à un record de pluie en un court laps de temps, les 22 et 23 octobre.
En effet, la station Météo-France de l'aéroport de Béziers (Vias) n'avait relevé que 133,8 mm du 1er janvier au 21 octobre 2019 (un record de faibles précipitations sur cette période, correspondant à moins d'un tiers de la quantité « habituelle », battant les 200,6 mm de 1998). Entre le 22 et le 23 octobre, en moins de 48 heures, le cumul de précipitations à Béziers-Vias atteint 250,6 mm.
Dans le lotissement des Arcades, 48 heures après l'orage, le nettoyage des rues et des maisons inondées continue. Quand elle regarde les photos de la montée des eaux, Christel, habitante de Villeneuve-les-Béziers se pose toujours la même question : d'où venait l'eau? "On a eu une vague qui est arrivée sur l'avenue, les eaux sont montées en 10 minutes de temps en venant du canal je pense."
On a eu une vague qui est arrivée sur l'avenue, les eaux sont montées en 10 minutes
Le canal du midi traverse la commune de Villeneuve-lès-Béziers. Et mercredi, il a débordé. Le maire, Jean-Paul Galonnier a demandé des explications à tous les experts qu'il a pu rencontrer. "Dans un premier temps, l'eau a été freinée par la voie ferrée qui passe puis ça a fait une sorte d'embacle et ça a lâché d'un seul coup et c'est venu sur le canal du midi. C'est un phénomène que nous n'avions jamais connu. C'est du ruissellement."
Canal du midi et les bassins de rétention ont débordé
Tous les bassins de rétention, comme ceux autour de la voie ferrée ou de l'autoroute A9, ont débordé, toutes les eaux ont convergé vers le canal du midi. Les Voies navigables de France étaient en alerte dès la veille de l'épisode orageux. "L'ensemble des vannes qu'il était possible d'ouvrir étaient ouvertes et fonctionnelles. Il faut remettre les choses dans leur contexte. C'est 300 mm en 24 heures. C'est plus de la moitié de ce qu'il est tombé en 2018 et c'est notamment 200 mm en début de matinée. A 9 heures du matin, nous étions en capacité maximale de transfert et d'évacuation. Au delà de ça, il n'y a plus aucun moyen technique d'évacuer l'eau," Christophe Beltran, chef subdivision Languedoc Est aux Voies navigables de France.Toute la question aujourd'hui est donc de savoir s'il faut compléter les bassins de rétention et les canaux d'évacuation d'eaux pluviales existants. Un enjeu essentiel dans une zone fortement urbanisée.A 9 heures du matin, nous étions en capacité maximale de transfert et d'évacuation. Au delà de ça, il n'y a plus aucun moyen technique d'évacuer l'eau