Femme décapitée à Agde : le suspect placé en garde à vue pour assassinat est un ancien boxeur du Nord

24 heures après le drame barbare qui s'est produit dans un pavillon d'Agde et la décapitation d'une retraitée de 77 ans, les policiers de la PJ de Montpellier ont interpellé un quinquagénaire jeudi vers 21h, à Vias. L'homme connaissait la victime et est un ancien boxeur fragile psychologiquement.

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Un homme a été interpellé à Vias jeudi soir et placé en garde à vue après la découverte la veille au soir du corps d'une femme de 77 ans décapitée dans sa maison de la station balnéaire d'Agde dans l'Hérault.

L'autopsie de la victime, pratiquée jeudi après-midi à Montpellier, "a déterminé que la cause du décès était la décapitation, en l'absence d'autres blessures mortelles constatées sur la victime", selon le Parquet.

Un suspect en garde à vue pour assassinat

Le suspect, arrêté peu avant 21 heures, jeudi, est âgé de 51 ans et connaissait la victime, selon le parquet. L'homme effectuait de temps en temps des petits travaux pour la retraitée. Et son épouse était une ancienne femme de ménage que la retraitée décapitée avait renvoyé en 2020 soupçonnant son mari, de lui avoir dérobé de l'argent alors qu'il bricolait chez elle.

Il a été placé en garde à vue du chef d'"assassinat", les investigations des policiers laissant présumer des éléments de préméditation. Et le procureur de la République de Béziers, Raphaël Balland, précise : "En l’état, il bénéficie pleinement de la présomption d’innocence".

Durant son audition, il s'est déclaré chrétien, priant tous les jours et allant parfois à la messe.

Jean-Michel qui vivait à Vias depuis 2018 avec sa femme et ses 2 enfants était séparé de son épouse depuis 18 mois. Ancien boxeur professionnel, en catégorie super-plume, il est qualifié par ses voisins de fort, costaud, distrait, bricoleur et courtois.

Des troubles de la mémoire et pas de souvenir du crime

Titulaire d'un CAP de pâtissier, il affirme avoir exercé plusieurs métiers dont ceux d'agents de sécurité, maçon et électricien. Toutefois, il est officiellement sans profession depuis plusieurs années et il bénéficie d’une allocation adulte handicapé, tout en faisant quelques «petits travaux» non déclarés.

Il affirme bénéficier de traitements médicamenteux en raison de troubles neurologiques, n'ayant selon lui plus de mémoire à court terme, consécutivement à un traumatisme crânien qui l’aurait plongé dans un coma d'une semaine en 2017. Il dit être régulièrement suivi par un psychiatre et un psychologue à Agde, ce que son épouse confirme.

Dans un communiqué, le procureur de la République précise : "S'agissant du crime susceptible de lui être reproché, il affirme jusqu'à présent n'en avoir aucun souvenir, invoquant ses troubles de mémoire". Il ne consommerait ni alcool depuis plusieurs années, ni produits stupéfiants.

La piste terroriste est définitivement écartée, un an jour pour jour après le meurtre par décapitation de Samuel Paty.

Selon Franceinfo, le quinquagénaire a volé la carte bancaire de la retraitée et a fait un retrait de 1.000€ dans un distributeur à proximité.

Enfin, il a été candidat aux élections municipales et départementales sur des listes du Front national, UMP et UDI en 2008, 2013 et 2014, à Hautmont, dans le Nord. La commune des Hauts-de-France qu'il quitte après son échec électoral pour s'installer en 2015 à Perpignan d'abord, puis à Agde.

En 2013, l’ancien boxeur et Christophe Foriel, ancien adjoint du maire Joël Wilmotte était sur la même liste UMP à Hautmont. Ce dernier témoigne à nos confrères de France 3 Hauts-de-France : "C’est vrai, nous étions collègues sur cette liste. Il n’y avait pas de signes avant-coureurs ces années là. C’est un boxeur professionnel, il avait son franc-parler et je pense que son ambition c’était de créer une autre liste.".

On est très surpris des faits qui lui sont reprochés, place à la justice maintenant on va dire.

Christophe Foriel.

Et il poursuit : "Mais on ne connaissait pas non plus ses idées, on avait été d’ailleurs très surpris qu’il parte pour le Front National. Là, ce matin, on apprend ça, on est un peu tombé des nues".

Des antécédents judiciaires

Jean-Michel M. a été condamné à deux reprises : une très vieille condamnation pour vol (réhabilitée depuis), ainsi qu'une condamnation de 2015 par le tribunal correctionnel d'Avesnes-sur-Helpe pour des faits d'inscription indue sur une liste électorale par déclaration frauduleuse ou faux certificat (trois mois d'emprisonnement avec sursis et deux ans de privation du droit d'éligibilité).
En juin 2019, il avait également donné une gifle à un mineur de 11 ans qui venait de dégrader des plantes vertes avec un ballon de foot. À l'époque, il avait déjà expliqué aux policiers du commissariat d'Agde qu'il souffrait de troubles neurologiques qui pouvaient influencer négativement son comportement. Il avait alors fait l'objet d'un rappel à la loi par un délégué du procureur au tribunal de Béziers.

Les éléments des enquêteurs contre le suspect

En 48 heures, les hommes de la DTPJ de Montpellier ont recueilli "de nombreux éléments susceptibles de mettre gravement en cause l'homme placé en garde à vue" indique le procureur.

  • des vidéos surveillance situées à l'intérieur du domicile de la victime sur lesquelles apparaît, quelques heures avant la découverte du corps, un homme en présence de la victime, lequel porte un masque chirurgical, des gants en latex et un grand couteau. Cet homme correspondant à l'apparence physique du gardé à vue.
  • des chaussures retrouvées en perquisition identiques à celles portées par l'homme visible sur ces vidéos avec des empreintes qui semblent compatibles avec celles relevées sur le lieu du crime.
  • des sacs de courses et des victuailles retrouvés en perquisition au domicile et dans le véhicule du gardé à vue dont l'apparence et le contenu correspondent aux vidéos surveillance de la maison et aux achats effectués par la victime dans l'après-midi du 13 octobre, alors même que ces sacs n'avaient pas été retrouvés par les enquêteurs chez la victime.
  • la présence du véhicule du gardé à vue enregistrée par la vidéosurveillance de la ville à proximité immédiate du domicile de la victime et dans la période des faits.

La décapitation : une scène d'horreur découverte mercredi soir

La victime était une veuve de 77 ans, mère de 2 enfants et professeure des écoles à la retraite. Elle vivait seule dans sa maison du quartier Notre-Dame à Agde.

C'est l'un des 2 fils de cette femme, résidant en Essonne en région parisienne, qui a alerté la police mercredi vers 21h15. Il n'avait plus de nouvelles de sa mère depuis la veille. Et la maison étant sous surveillance vidéo partielle, il a pu voir un grand désordre dans le pavillon et ce qui ressemblait à un corps au sol dans la pénombre.

A leur arrivée sur place, vers 22h, les policiers constatent que le portail extérieur est fermé mais la porte d'entrée du domicile n'est pas verrouillée. Ils pénètrent dans la maison et découvrent un cadavre sans tête. La propriétaire a été sauvagement décapitée. Le corps était au sol et la tête de la victime posée sur la table.

Agde et Vias sous le choc

L'annonce de ce drame horrible, à Agde, dans le quartier résidentiel et paisible de Notre-Dame, a surpris et choqué les voisins. Personne ne semble s'être aperçu du fait-divers sanglant qui s'est produit dans cette villa aghatoise.

Quelques riverains rencontrés par une équipe de France 3 Occitanie disent n'avoir rien vu ni entendu de particulier dans les dernières 24 heures.

Même stupeur à Vias, à quelques kilomètres de là, où résidait le meurtrier présumé. Les voisins de Jean-Michel n'en reviennent pas... mais ils sont soulagés et rassurés de son arrestation.

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