Apres 2 ans d’absence pour cause de Covid, le Salon Nautique de la Grande-Motte, baptisé "International Multihull Show " est de retour depuis mercredi avec des yachts de luxe. En marge du salon, la construction d’un catamaran en fibre végétale est en cours.
Tapis rouge et champagne pour présenter ce qu’il se fait de mieux aujourd’hui en matière de luxe et de technologie à bord d’un multicoque au 13ème International Multihull Show . Il est bien loin le temps où ces géants des mers étaient uniquement fabriqués pour la compétition.
" A l'origine, un catamaran était fait pour être rapide et léger. Aujourd'hui, il est fait pour être spacieux et équipé, donc ce n'est plus tout à fait les mêmes utilisateurs. Aujourd'hui, les bateaux sont des maisons flottantes avec machine à laver, linge et sèche-linge, congélateurs, lave-vaisselle, climatisation, chauffage.." explique Frédéric Morvant, organisateur du salon.
Transition énergétique
Des palaces flottants qui remportent depuis une dizaine d’années une croissance grandissante en termes d’innovation. Mais pour certains, la construction navale doit évoluer vers une industrie plus verte et conçue avec des matériaux plus écologiques et durables.
" On est sous le pont du bateau qui est tout en lin. Donc au-dessus de nos têtes, on a la surface d'un terrain de tennis en fibre de lin , " montre ce constructeur.
C’est à cela que s’attelle le double gagnant de la Route de Rhum, Roland Jourdain, avec « We Explore ». Un multicoque de 18 mètres dont la construction à débuté en septembre dernier à quelque pas du salon,.au sein du chantier " Outremer " de la ville.
" La fibre de verre qui habituellement constitue ce bateau a été remplacée à plus de 50 % par de la fibre de lin. Quand on met du lin dans une coque de bateau avec de la résine, cela va stocker du CO2. Et c'est valable dans une fin de vie de bateau. Lors d'une incinération, le lin va jouer le rôle d'une bûche dans un poêle, il va dégager de l'énergie, alors qu'avec de la fibre de verre, il faut rajouter du carburant, " explique Roland Jourdain, skipper de "We Explore" .
Le bateau doit être une île de solutions.
Roland Jourdain, double vainqueur de la Route du Rhum
Roland Jourdain et quelques autres sont les pionniers de cette transition écologique dans le nautisme.
" Comme le dit très bien un de nos ambassadeurs célèbre, Eric Orsena, le bateau doit être une ile de solutions, par la technique, mais aussi par les usages, de l'énergie, à l'alimentation en passant par la vie du bord. Ouvrir des voies vers une sobriété, " conclut le marin.
" We explore " s'élancera pour un test grandeur nature le 5 mai à la Grande-Motte, puis le 6 novembre 2022 au départ de la Route du Rhum.