"Un grand service qu’on rend aux jardiniers !" : pour les déchets végétaux qui s'amoncellent à l'automne, ces communes ont une solution

L'automne, c'est la saison où les sécateurs s'activent dans les jardins. Reste ensuite à gérer les gros tas de branches qui s'amoncellent. Pour les habitants de l'agglomération du Pays de l'Or, dans l'Hérault, ce n'est plus un souci : des paysagistes viennent à domicile gratuitement pour broyer leurs déchets verts.

C'est la seconde fois que Myriam Soyer bénéficie de ce nouveau service : cette retraitée, qui s’est installée à la Grand-Motte en août dernier, a de nouveau accueilli chez elle les paysagistes mandatés par l'agglomération du Pays de l'Or.

Elle a déposé ses tailles de lauriers-roses, rosiers et autres arbustes de son jardin au sol et les prestataires de services ont tout broyé sur place, gratuitement.

Myriam est très attentive à son petit jardin : "J’adore les cottages anglais, on dirait que c’est sauvage mais en fait c’est très bien entretenu et c’est ce que je vais essayer de faire ici, à La Grande-Motte" explique-t-elle avec un grand sourire.

Convaincue par l'intérêt du paillage, Myriam garde tous les résidus du broyage pour les disperser aux pieds des arbres comme sur son potager.

C’est merveilleux, c’est un vrai service public, et c’est un grand service qu’on rend aux jardiniers !

Myriam Soyer, habitante de La Grande-Motte

Le paillage : une couverture naturelle

Ce service est offert aux 45 000 habitants des huit communes situées sur le territoire du Pays de l'Or : Candillargues, La Grande-Motte, Lansargues, Mauguio-Carnon, Mudaison, Palavas-les-Flots, Saint-Aunès et Valergues.

Il s'effectue sur inscription dans les maisons individuelles et rez-de-jardin, que l'on soit propriétaire ou locataire, à raison de trois fois par an pour un volume maximal de 3 mètres cubes avec, en prime, des conseils personnalisés pour utiliser au mieux les résidus broyés, qui constituent une couverture naturelle efficace hiver comme été.

"Pailler son jardin, cela empêche l’eau de s’évaporer et cela permet d’arroser moins. Cela favorise aussi la biodiversité, autant pour le jardin que pour les potagers. Cela n’a que des effets bénéfiques pour le sol", affirme Outajour Aomar, paysagiste de "Compostons", la coopérative qui a obtenu le marché.

Concernant le broyat de laurier-rose, plante très répandue dans la région mais toxique: "On peut l’utiliser partout même dans le potager, mais attention à ce que cela ne touche pas directement les plants. Le mieux c’est de le mélanger avec d’autres essences", conseille cet autoentrepreneur.

Et si on ne veut pas garder son broyat ? Pas de problème, les prestataires de services embarquent tout et s’en servent pour alimenter des bacs à compostage partagés.

Désengorger les déchetteries

Pour l’agglomération du pays de l’or, le but de cette opération vise à désengorger les déchetteries qui avalent encore 12 mille tonnes de déchets verts par an, soit la moitié de leur tonnage total. 

L'idée, c'est de changer de regard sur les déchets verts, de les percevoir comme une vraie ressource, car on a vraiment besoin de matière organique au sol.

Agnès Perreau, maître-composteur de l'Agglomération Pays de l'Or

"Nous voulons inciter les gens à composter, à changer de pratique dans le jardinage pour baisser la consommation d'eau", renchérit Kristelle Fourcadier, directrice du pôle environnement au Pays de l'Or. "Financièrement, nous espérons être à l’équilibre entre le coût du broyage à domicile et les tonnages que l’on va économiser en traitement dans les quatre centres de valorisation du territoire".

Une pratique qui fait son chemin petit à petit : l’an dernier comme Myriam, 110 personnes ont bénéficié de ce service gratuit.

Et pour ceux qui préfèrent gérer leurs tailles tout seuls, des aides à l’achat et à la location d’un broyeur ont également été mis en place par le syndicat mixte Pic et Etang.