La route départementale 61, qui relie Lunel à La Grande-Motte a déjà été le triste théâtre de 14 morts en 11 ans. Les pouvoirs publics espèrent une accélération des travaux qui visent à renforcer la sécurité des voies de la portion empruntée par 25.000 automobilistes chaque jour, en moyenne.
L'heure est au changement. Avec 25 000 voitures qui empruntent au quotidien la route reliant la commune de Lunel et les plages, la sécurité de la départementale 61 est un enjeu majeur.
Le problème réside dans la circulation en double sens et la trajectoire courbée de la route, qui n'assurent pas une sécurité optimale aux automobilistes, notamment lorsque l'obscurité diminue la visibilité.
Les gens roulent vite et les voies de dégagement latérales sont pas suffisamment grandes. Lorsque des voitures veulent tourner pour rentrer dans le mas ou les magasins, elles n'y arrivent pas. Les voitures ralentissent, klaxonnent, doublent et prennent des risques" déplore Jean-Paul Bourg, automobiliste.
L'une des routes les plus dangereuses de l'Hérault
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : la portion a vu 14 morts entre 2007 et 2018.
Pour les acteurs municipaux, l'enjeu majeur réside dans l'aménagement d'une route à deux fois deux voies qui réduirait les risques de collision et renforcerait la sécurité des conducteurs.
Il y a des chocs frontaux qui sont toujours très très graves. Récemment encore, il y a eu un mort il y a deux mois et il y a une dizaine de jours trois blessés graves dont deux enfants détaille Jean-Paul Roustan, conseiller municipal de Lunel.
Un dossier qui traîne en longueur
Ce projet de réaménagement de la route est à l'étude depuis 2004. Un chantier évalué à hauteur de 50 millions d'euros.
Les chantiers de rénovation sont engagés depuis 2010 et devraient se terminer en 2024.
Un dossier qui devrait donc, si les projections sont pertinentes, s'étendre sur 20 ans.
Une lenteur qui puise sa source à deux niveaux : les difficultés de financement et la complexité purement technique pour mener la rénovation d'un tronçon à son terme.
Le tronçon 3 est bordé d'ouvrages hydrauliques en mauvais état et on a un sol qui ne nous aide pas. On doit faire des travaux de sols préalables avant de démarrer les travaux d'ouvrages hydrauliques explique Philippe Vidal, conseiller départemental en charge de l'aménagement du territoire.
La prudence des automobilistes reste pour le moment l'unique levier pour enrayer la spirale meurtrière de la D.61.
En attendant 2024, date à laquelle la départementale rénovée et plus sécurisée devrait voir le jour.